Maison des Collections de Mons: toute l'émotion contenue dans les archives d'une ville
Un nouveau site intègre le Pôle muséal de Mons. Il s'agit de la maison des Collections, située en face du BAM. Après 20 ans de réflexion, le projet a été mûri et vaut le détour.
Un musée de la vie locale? Force est de constater que l'idée plaît aux Montois et aux Montoises. Prenons un exemple de première main: le père de l'autrice de ces lignes. Un septuagénaire vivant depuis toujours dans l'entité et amateur de généalogie: "Pour l'ouverture du musée existe-t-il déjà une date?, interroge-t-il sa progéniture depuis des mois. Je compte être un des premiers à y aller, je prendrai avec moi les photos que j'ai réalisées dans l'ancien musée avant sa restauration".
Cet ensemble de trois sites (les deux musées et le jardin) porte aussi un nom: CAP, pour Culture, Art et Patrimoine.
Car, en effet, la maison Jean Lescarts (du nom d'un ancien bourgmestre) était déjà le musée du Folklore et de la Vie montoise entre 1934 et 2004. Après 20 ans de fermeture, elle a finalement rouvert ses portes avec un nouveau nom: maison des Collections. Sise dans le même bâtiment historique, elle fait face au musée des Beaux-Arts, en retrait de la rue Neuve. Entre les deux, le jardin du "Poirier beurré" a lui aussi bénéficié d'un réaménagement, où l'on peut désormais prendre un verre et manger un bout entre deux visites culturelles.
Pour l'anecdote, notez que le poirier beurré est une essence d'arbre inventée par le montois Nicolas Hardenpont au XVIIIe siècle et dont un spécimen a été planté dans le jardin entre quelques gargouilles exposées là, rescapées de la collégiale Sainte-Waudru.
Un Pôle muséal qui regroupe 12 lieux coordonnés par la Ville de Mons
Cet ensemble de trois sites (les deux musées et le jardin) porte aussi un nom: CAP, pour Culture, Art et Patrimoine. Ce CAP est lui-même inséré dans un Pôle muséal qui regroupe 12 lieux coordonnés par la Ville de Mons. Une ville de cette taille a-t-elle besoin d'autant de lieux? Peut-elle les gérer?
De l'architecture aux pièces exposées en passant par la scénographie, tout y a été judicieusement réfléchi pour parler à bien plus qu'aux Montois.
La réponse est apportée par un homme d'une grande intelligence en la personne de Xavier Roland, déjà là du temps de Mons 2015 et de l'ouverture de cinq sites quasi simultanément, accompagné dans son travail par des professionnelles (notamment Sophie Simon, Caroline Dumoulin, Laurence Herman) impressionnantes par la cohérence et la contemporanéité qu'elles ont données à la maison des Collections.
Une salle dédiée aux bébés abandonnés jusqu'à la fin du XIXe siècle
De l'architecture aux pièces exposées en passant par la scénographie, tout y a été judicieusement réfléchi pour parler à bien plus qu'aux Montois. Un seul exemple de l'émotion universelle qui peut se dégager de vieux objets: la salle dédiée aux bébés abandonnés. Jusqu'à la fin du XIXe, via des tourniquets (appelés tours d'abandon), des nourrissons étaient laissés dans ce même lieu qui servit autrefois à les recueillir.
Sur eux, un objet, telle une carte à jouer coupée en deux, était parfois découvert. Il servait à la maman qui, en gardant la deuxième partie de la carte, espérait pouvoir un jour retrouver son enfant. Les objets exposés là sont donc ceux d'enfants qu'on n'est jamais venu rechercher. Pour cette salle et les autres, une visite à ne pas manquer.
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