Comment vont réagir les marchés
Les marchés financiers suivent également de près l'élection présidentielle en France et la séance de ce lundi matin devrait être synonyme de soulagement. Le second tour - où L'on verra s'affronter Emmanuel Macron et Marine Le Pen - ne sera d'aucune surprise, à moins d'un événement exceptionnel.
La nervosité devrait faire place au soulagement sur les marchés financiers. Le second tour de l'élection présidentielle française ressemblera finalement à ce qu'ils espéraient et que laissaient présager les sondages tout au long de la campagne présidentielle. Les spéculateurs se sont pourtant faits peur ces derniers jours, craignant le pire des scénarios avec un second tour entre les deux extrêmes (Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon). Ce sera finalement un combat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Ce lundi matin, les Bourses asiatiques affichaient ainsi un soulagement prudent.
Les marchés financiers se tournent maintenant vers le 7 mai prochain, mais avec moins d'appréhension. Selon les différentes études publiées par les instituts de sondage, l'issue est claire: Emmanuel Macron devrait devenir le nouveau président français. Une évidence que met en doute Bruno Colmant, directeur des recherches économiques chez Degroof Petercam. "Il se peut aussi qu'entre les deux tours, se passent des événements exceptionnels. Un attentat massif par exemple, qui pourrait tout d'un coup changer la donne. C'est un scénario épouvantable mais plausible. Un tel événement de nature non-politique pourrait fracturer la perception des gens et radicaliser les opinions dans un sens ou l'autre", avertit-il.
Selon lui, les investisseurs internationaux devraient encore rester prudents lors des deux semaines qui nous séparent du second tour.
UNE RÉACTION "LÉGÈREMENT POSITIVE"
La majorité des économistes et stratégistes s'attendent toutefois à une "réaction légèrement positive" ce lundi matin à l'ouverture des marchés européens. "Elle sera limitée dans la mesure où la prime de risque actuellement contenue dans les prix est très faible", explique Julien Manceaux, senior economist chez ING. En effet, même si la nervosité était palpable sur les marchés, le spread (différentiel entre deux taux) franco-allemand n'a jamais atteint un niveau critique comme lors de la crise des dettes souveraines en 2012.
Sur le marché obligataire, le rendement des obligations françaises à 10 ans devrait donc se détendre quelque peu. Côté actions, le secteur bancaire devrait être le premier bénéficiaire du soulagement général. "Cependant, même si l'effet de court terme est limité, l'élimination d'un des risques politiques majeurs en zone euro devrait laisser les investisseurs se concentrer sur la normalisation de la politique monétaire de la BCE (Banque centrale européenne, NDLR) qui devrait être annoncée avant la fin de l'année, laissant la place à une réévaluation progressive de l'euro", estime Julien Manceaux.
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