Les titres-services sont tout bénéfice pour l'emploi
Les titres-services recèlent un paquet d’avantages qualitatifs pour les travailleurs usagers, mais ils permettent aussi de doper la productivité et l’emploi.
Le système des titres-services est un véritable levier pour l’emploi, et pas seulement dans le secteur de l’aide ménagère. Il offre bien sûr un job aux travailleurs peu qualifiés (140.000 aides ménagères sont employées dans les agences), mais il libère aussi du temps de travail pour les utilisateurs, ce qui augmente leur nombre d’heures prestées et leur productivité.
C’est ce qui ressort d’une enquête menée par Idea Consult auprès des utilisateurs de titres-services et des entreprises. Partant du constat que 22% des ménages belges utilisent les titres-services, que 64% d’entre eux sont actifs sur le marché du travail, et que l’aide ménagère apportée libère du temps de travail pour les utilisateurs, Idea estime que le système des titres-services a permis de créer 22.000 équivalents temps plein (ETP) supplémentaires (soit 1 emploi temps plein créé par 3,5 travailleurs titres-services).
Ca, c’est pour la version quantitative. Mais les titres-services ont également de gros atouts sur le plan qualitatif: meilleure combinaison vie privée-vie professionnelle (pour 81% des utilisateurs), meilleure qualité de vie (87% des utilisateurs), moins de stress au travail (79% des utilisateurs). "Cela dépasse les objectifs initiaux du système (sortir du travail au noir, NDLR)", explique Daphné Valsamis de Idea Consult. Et cela, pas seulement pour les familles les plus aisées. "Les titres-services atteignent un public très diversifié, comprenant 24% de personnes âgées, 64% d’actifs, 38% de familles avec enfants, 8% de familles monoparentales et 31% de ménages à faibles revenus…"
Manque de temps
Dans l’enquête Idea, les utilisateurs pointent deux raisons essentielles pour lesquelles ils ont recours à ces titres-services: le manque de temps pour faire le ménage, et les problèmes physiques qui les empêchent de réaliser ces tâches eux-mêmes (surtout chez les plus âgés et les bas et moyens revenus).
Ces différents éléments font dire à Idea Consult que le marché des titres-services a encore un important potentiel de croissance, notamment en raison du vieillissement de la population. "A politique inchangée, on peut anticiper une hausse de la demande en titres-services", dit Daphné Valsamis, qui pourrait aller jusqu’à près de 50.000 titres-services de plus utilisés d’ici 2025.
Mais le système a aussi ses travers. Idea Consult ne les occulte pas: 36% des utilisateurs plaident pour une évolution du système, réclamant notamment que la liste des activités autorisées soit élargie et qu’il y ait plus de flexibilité dans le système.
Et si le prix des titres-services venait à augmenter, les utilisateurs s’en détourneraient. 12% disent qu’ils stopperaient l’usage des titres-services si leur prix dépasse 10 euros, et 37% en réduiraient l’utilisation.
Federgon, la fédération qui chapeaute le secteur de l’intérim, un des gros prestataires de titres-services, a également plaidé pour une optimalisation du système lors de la présentation de l’étude. "Le coût du système doit rester raisonnable pour les pouvoirs publics", a expliqué Herwig Muyldermans, le directeur général de Federgon. à Bruxelles et en Wallonie, les bénéfices dépassent les coûts, mais pas en Flandre (24.431 euros de bénéfice par travailleur, contre un coût de 26.569 euros).
Federgon préconise donc de coupler le prix des titres-services à l’inflation, mais aussi d’accélérer la digitalisation du système, ce qui permettra de réduire les coûts élevés liés au papier. Federgon plaide également pour l’extension du système à d’autres tâches, comme le jardinage ou les petits travaux domestiques.
A politique inchangée, on peut anticiper une hausse de la demande en titres-services.