Ce pays ne fonctionne pas

Journaliste

La Belgique au milieu du gué, la noyade menace

Il est, dans ce pays, un dogme, une pensée dominante, un prescrit selon lesquels il est malvenu de critiquer les régionalisations, transferts de compétence et autres mouvements centrifuges sous peine de passer pour le dernier des idiots ou des rétrogrades. Or que voit-on si on se donne la peine d’ouvrir les yeux quelques minutes et de faire preuve d’un minimum de lucidité ? Ce qu’on nous avait vendu comme la huitième merveille du monde, la réforme de l’Etat – celle par laquelle la Belgique deviendrait ce diamant 36 carats que le monde nous envierait tellement les compétences seraient finement partagées –, est en réalité une espèce de pierre encore brute que rien ni personne ne nous envie. On nous avait assuré que – vous comprenez, le fédéralisme, c’est cela… – des majorités différentes aux différents échelons du pouvoir n’empiéteraient en rien sur l’efficacité et la bonne marche des choses.

C’est le contraire qui se produit.

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Peut-être que ça ne fonctionnait pas si mal que cela avant. Mais on ne reviendra pas en arrière. Donc, avançons, et vite!

Et on peut lister les domaines à l’infini, ou presque. D’un simple dossier de lobbying afin de décrocher le siège d’une agence européenne qui doit quitter Londres jusqu’à celui du survol de Bruxelles, les Régions de ce pays ne cessent de se mettre des bâtons dans les roues, cherchant, d’abord, à se faire trébucher avant de regarder plus loin que la frontière de leur petite entité. On pourrait gloser des heures sur la débilité des mesures en matière de mobilité qui s’arrêtent aux frontières linguistiques et on n’aurait sans doute pas assez de dix éditoriaux pour dire tout le mal de la concurrence fiscale naissante entre les Régions ou des politiques différentes menées sur le marché du travail ou encore sur les budgets.

Mais vous êtes un rétrograde, un nostalgique, Monsieur, vous vivez en regardant dans un rétroviseur! Peut-être. Mais peut-être, aussi, que cela ne fonctionnait pas plus mal que cela avant. Alors, si on ne peut faire marche arrière, allons de l’avant et en vitesse et finissons-en avec cette insupportable station intermédiaire où finalement personne n’y trouve son compte.

Réformons.

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