Dérapage non contrôlé

L’Allemagne va trancher l’avenir du diesel.

Il fut un temps où on rigolait fort, dans les allées du salon automobile de Francfort, des milliards investis par Renault-Nissan pour gagner la course à la voiture électrique. Il fut un temps (pas si lointain) où l’évocation du projet Tesla d’Elon Musk laissait perplexe dans les QG de Volkswagen, Audi, BMW ou Daimler. à quoi bon? Aucune technologie n’égalerait, à moyen terme, les performances du sacro-saint diesel. Et aucun plan politique n’oserait, un jour, remettre en question le Graal automobile allemand. Ce temps est révolu. VW et son dieselgate sont passés par là.

Interdire le diesel pour devoir rallumer des centrales à charbon pour rouler électrique, c’est manquer de vision.

Les dés étaient pipés, les émissions traficotées. Aujourd’hui, même une ville comme Stuttgart (qui a vu naître et briller Mercedes et Porsche) pourrait bannir le carburant de tous les maux de ses boulevards. Et comme si cela ne suffisait pas, les constructeurs allemands sont désormais soupçonnés de cartel pour s’être réunis régulièrement sur le prix et les aspects techniques de leurs voitures. Pour éviter l’ornière, c’est toute une industrie – et l’Europe avec elle – qui opère un virage à 180 degrés. Fini les triches du passé. La mobilité de demain sera verte et sera électrique. Mais gare au nouveau dérapage. Miser l’avenir automobile sur l’électrique sans avoir tranché la question de l’approvisionnement et de la production en électricité, c’est manquer de vision politique. C’est aller droit dans le mur. Décider, d’une volte-face, que le diesel n’a pas d’avenir, l’interdire, pour devoir demain rallumer des centrales à charbon et pouvoir rouler électrique n’améliorera pas la face du monde. Au contraire. La mobilité, de par son imbrication dans notre quotidien et son impact sur la planète, est un enjeu prioritaire. Comme tout enjeu majeur, elle ne se réglera pas à l’aide de déclarations chocs ou d’un coup de poker.

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Ce n’est pas "la voiture diesel ou la voiture électrique". Comme ce n’est pas "la voiture ou rien". Ou "tout et n’importe quoi sauf la voiture". C’est une réflexion profonde sur la manière d’organiser nos villes, sur notre manière de travailler, sur l’implication de chacun de nos déplacements. Son efficacité et son empreinte écologique.

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