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L'Europe en eaux roubles

©RV DOC

Si le monde économique est toujours unanime pour vanter les bénéfices des échanges entre pays, la prose est plus rare quand il s’agit de gel de relations commerciales. Tout juste entend-on que ce n’est dans l’intérêt de personne, économiquement parlant.

Les mesures de rétorsion de la Russie sont à ce titre criantes. Les acteurs économiques et politiques savaient depuis des mois que ça nous pendait au nez et pourtant, tout le monde faisait mine de ne pas y croire. On regarde l’évolution de près, nous disait-on dans tel ou tel secteur. On va prendre des mesures qui ne déclencheront pas de "guerre économique" avec la Russie, entendait-on du côté des Affaires étrangères belges et européennes. Du côté des marchés financiers, la tendance est aussi en général à sous-estimer les conflits géopolitiques. "Même si l’issue de ces derniers est très souvent imprévisible, on peut observer que la plupart du temps, les marchés réagissent peu et anticipent des résolutions pacifiques relativement rapides aux litiges", analysait ainsi la Deutsche Bank dans sa note mensuelle aux investisseurs de jeudi.

Aujourd’hui pourtant, ça se précise et on ne peut plus se voiler la face. La Russie prend officiellement la décision de bloquer toute une série d’échanges avec nos pays. La guerre économique que l’on voulait à tout prix éviter, Vladimir Poutine l’a déclarée. Celui qui pensait qu’il allait en être autrement n’avait rien compris au personnage. Il se veut une personnalité forte qui ne cède pas sous la pression. C’est l’image qu’il veut renvoyer à une population russe fière et souvent nationaliste. Contre-attaquer l’Occident, c’est bien vu en Russie et les pressions internes que l’on espérait déclencher avec nos sanctions tardent pour l’instant à se faire connaître.

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Faudra-t-il élaborer de nouvelles sanctions dans nos pays, comme on l’évoque déjà ici et là? Quel camp est prêt à aller le plus loin? Fin joueur stratégique, Vladimir Poutine reprend la main face à une Europe à 28 aux intérêts divergents. Surtout qu’en Europe, on sort dare-dare les calculettes. 10% des exportations agricoles et agroalimentaires de l’UE vont vers la Russie, soit 12 milliards d’euros par an.

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