Vivian Kral et la mémoire

L'artiste née à Bruxelles en 1963 est plongée, dès l'enfance, dans le monde artisanal. Sa grand-mère est modiste, habile à la création, ce qui l'a sans doute influencée et aiguillée vers une carrière artistique. Après des études de dessin à l'Ecole nationale supérieure des Arts visuels de la Cambre, elle dessine à corps perdu, expose et obtient de nombreux prix dont celui du Conseil de la Communauté Française. D'estacades en scènes urbaines, Vivian Kral peaufine sa technique du dessin. Ses sujets évoluent avec le temps. Aujourd'hui, les usines désaffectées, les lieux autrefois prospères l'interpellent. L'archéologie industrielle fascine et fait froid dans le dos. L'ère post-industrielle est en marche et les tableaux de l'artiste témoignent d'un monde désormais révolu. Les oeuvres de Vivian Kral sont le fruit d'un long et lent travail de reconstitution. Les lieux, même s'ils portent des noms bien connus de nous (comme Brasserie Willemans-Ceuppens, Tours et Taxis) n'ont, en réalité, pas beaucoup d'importance. Seuls comptent aux yeux de l'artiste la poésie qu'ils véhiculent, le silence qu'ils engendrent.