L'accord sur le nucléaire iranien, signé le 14 juillet dernier à Vienne par l'Iran et les " 5 + 1 " (cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU – la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni, et les États-Unis –, auxquels s'ajoute l'Allemagne), ouvre la voie à la levée des sanctions internationales contre Téhéran. Ou, plus exactement, à leur suspension, précise Nabil Jijakli, Deputy CEO du Groupe Credendo. Credendo voit affluer les questions des entreprises belges, alléchées par ce pays potentiellement riche, peuplé de 80 millions d'habitants.
Les médias internationaux ont salué " un accord historique ", intervenant après douze années de tractations et dix-sept jours de négociations intensives. " Il prévoit la levée des sanctions selon un mécanisme détaillé", commente Nabil Jijakli.
L'accord est entré en vigueur en octobre, après la ratification par les États. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) vérifiera alors si l'Iran respecte l'accord. Si elle le confirme, une décision de suspension des sanctions devrait intervenir en 2016 (au début de l'année ou, en tout cas, d'ici au mois de juin). Après dix ans, cette suspension des sanctions se transformera en levée définitive.
Vous pouvez déjà prendre des contacts, mais en aucun cas nouer une affaire tant que le régime de sanctions n'est pas suspendu.
" En cas de non-respect par l'Iran des termes de l'accord, les sanctions seraient immédiatement remises en application – très exactement, au terme d'une procédure de 65 jours ", précise Nabil Jijakli. " En l'état actuel, ces sanctions touchent toute l'industrie pétrolière et gazière, la pétrochimie, l'ensemble du secteur des transports, les métaux précieux et, depuis 2010, les banques et les assurances, via l'interdiction des transferts financiers. Les énormes avoirs financiers iraniens – on parle de 80 à 120 milliards de dollars – sont également gelés. Autant dire que cet immense pays, au potentiel considérable, sera directement solvable. "
Certes, l'économie iranienne a souffert des sanctions, une récession sévère l'a frappée en 2012-2013, son taux de chômage est élevé (11,7 %), le niveau de vie reste bas, l'état de ses infrastructures laisse beaucoup à désirer. Mais malgré l'embargo, les Iraniens disposent d'un revenu annuel par habitant de 7.000 dollars, dans la moyenne supérieure mondiale. L'endettement national est faible. Le FMI prévoyait 0,6 % de croissance en 2015, et 1,3 % en 2016. Un taux qui devrait nettement augmenter sous l’effet de la levée de l'embargo. Et bien sûr, le pays dispose des premières réserves de gaz de la planète (33.800 milliards de m³, soit plus de 18 % du total mondial) et de 9,4 % des réserves mondiales prouvées de pétrole.
Une image très positive de la Belgique en Iran
" Les besoins dans l’industrie énergétique, la chimie et les infrastructures en tout genre sont considérables, et la classe moyenne est avide de consommer. L'ambassade belge est ouverte depuis 1890. Notre pays est reconnu pour sa diplomatie équilibrée, pour la qualité de ses produits et pour son expérience avérée du commerce international. Nous avons de solides atouts à faire valoir, qu’il s’agisse de l’industrie pétrolière, hydroélectrique ou de construction, ou encore de biens de consommation et de nécessité, comme la pharmacie. "
Les sociétés belges ne s'y sont pas trompées : elles interrogent en masse Credendo au sujet de l'Iran et de la fin de l'embargo. " Nous leur disons : bien sûr, vous pouvez dès maintenant prendre ou réactiver des contacts, mais en aucun cas conclure une affaire, puisque techniquement, les sanctions s'appliquent encore. Vous risquez des amendes et un bannissement du commerce international ! ", prévient Nabil Jijakli.
Les sociétés qui ne connaissent pas le pays se renseignent sur les besoins du marché et les capacités financières locales. " Quant aux Belges familiers du pays, ils affirment que les Iraniens sont très fiers, paient toujours leurs factures et demandent même à régler les arriérés datant d'avant l'embargo ! "