En Belgique, AXA a instauré une culture forte visant à motiver ses employés à consacrer une partie de leur temps de travail au bénévolat. Chez L’Ilot, une ASBL qui accueille et soutient les sans-abri, cet engagement semble inspirer de nouvelles vocations: "Le bénévolat crée un effet domino."
Fondée en 1960 par Jean-Jacques Pagnano, L’Ilot est aujourd'hui une organisation florissante, forte de 120 employés qui se consacrent à reléguer le sans-abrisme à Bruxelles et en Wallonie au rang de mauvais souvenir. "Notre objectif ultime? Que notre action soit superflue!", résume Aude Garelly, directrice adjointe de l’association.
Elle dirige une organisation qui – à son grand regret – ne cesse de croître. L’Ilot gère quatre centres d’accueil à Bruxelles et Charleroi et aide les sans-abri à trouver un emploi et un logement.
Je rêve d’un mécénat de compétences. Un système où des professionnels prêteraient leur savoir-faire à notre organisation.
"L’éventail de nos activités est particulièrement large", souligne-t-elle. "Nous offrons d'abord un accueil d'urgence, puis nous aidons ces personnes à trouver et aménager un logement. Nous travaillons également avec les bénéficiaires sur des aspects comme l'alimentation, la santé et l'emploi."
Dans ce contexte, les bénévoles sont indispensables. L’Ilot bénéficie de l'aide d'une cinquantaine d’entre eux chaque année. "Nous avons structuré le bénévolat ces dernières années, notamment en collaborant avec de grandes entreprises comme AXA. Nous développons des programmes pour les employés intéressés par le bénévolat. Maintenir un équilibre est crucial: ces programmes ne doivent pas remplacer le soutien financier, qu'il soit public ou privé."
Effet domino
Ces initiatives attirent-elles à leur tour davantage de bénévoles? Aude Garelly le constate: "Nous préférons parler de ‘contribution’ plutôt que d’‘aide’. Nous encourageons les gens à fournir une contribution réelle à notre mission, en fonction de leurs compétences. Mais le bénévolat a indéniablement un effet domino. Beaucoup commencent par une action ponctuelle dans le cadre d’un programme d’entreprise et poursuivent avec des initiatives personnelles, comme le don de meubles ou d’argent."
La directrice adjointe souhaite d’ailleurs amplifier cette dimension. "Actuellement, le bénévolat repose sur des actions ponctuelles. Je rêve d’un mécénat de compétences. Un système où des professionnels prêteraient leur savoir-faire à notre organisation. Par exemple, l'IA pourrait transformer nos processus. Nous manquons de financement pour cela. Mais des experts issus du monde entrepreneurial pourraient nous offrir un soutien stratégique."
Mécénat de compétences
Aude Garelly admet ne pas avoir encore discuté de cette idée avec AXA. Celle-ci a pourtant tout pour séduire Els Jans, Chief People Officer et ambassadrice du programme de bénévolat chez AXA: "Le bénévolat est un échange qui bénéficie aux deux parties. Nous apportons une contribution aux organisations pour lesquelles nos employés s’engagent; en retour, cela renforce la cohésion et les compétences au sein de nos équipes."
Nous apportons une contribution aux organisations pour lesquelles nos employés s’engagent. En retour, cela renforce la cohésion et les compétences au sein de nos équipes.
"Depuis 2000, AXA développe le programme AXA Hearts in Action à l’échelle mondiale. En Belgique, nous nous concentrons sur des thèmes comme la protection inclusive et le climat. Le soutien de la direction est essentiel, y compris par une participation active. Pour L’Ilot, nous organisons par exemple des petits-déjeuners solidaires pendant les fêtes."
Quid du mécénat de compétences? "C’est une piste à explorer", confirme Els Jans. "Nous collaborons déjà avec ToekomstAtelierdelAvenir (TADA), une ASBL bruxelloise qui soutient l’émancipation des jeunes venus de milieux vulnérables. Chaque année, 80 bénévoles d’AXA Hearts in Action forment les élèves de TADA aux bases de la finance, de l’assurance et à d'autres soft skills comme la prise de parole en public. Le principe de ‘prêter’ des compétences est déjà bien intégré chez nous."
“En tant qu'assureur, AXA offre un point de stabilité dans un monde incertain et changeant. C'est pourquoi, durant un an, nous allons passer au crible 11 affirmations sur le changement climatique, la prévention et l'inclusion – des sujets qui sont au cœur de notre stratégie de développement durable.”
Dina Iosifidis, Sustainability Manager chez AXA Assurances