La cybercriminalité s’adapte à l’évolution des comportements et des tendances sur l’internet. Se protéger contre les risques de la vie numérique pourrait n’être plus un luxe mais une nécessité.
La propension de l’espace numérique à envahir notre quotidien s’accompagne de situations nouvelles qui ne cessent de se complexifier. Prenez la cybercriminalité. “Ce terme recouvre notamment la fraude et le sabotage informatique, le hacking, l’usurpation d’identité et l’atteinte à l’e-réputation”, détaille Philippe Dambly, Foresight Advisor chez AXA. “Dans ce cadre, l’utilisation croissante d’objets connectés – smart TV, smartphone, montre connectée, etc. – peut devenir problématique.”
Nous sommes tentés de réduire notre sécurité pour bénéficier des facilités offertes par les services digitaux.
Le spécialiste déplore ainsi une augmentation des sinistres dus à la cybercriminalité, tant chez les particuliers qu’au sein des entreprises. “Les statistiques policières parlent d’elles-mêmes, avec une hausse de 29,2% en 2019 et de 18,1% en 2018 des cas de cybercriminalité, concernant des atteintes à la sécurité d’un système informatique ou à l’intégrité des données stockées. Et à la Une des journaux, on voit se multiplier des expressions étranges comme Microsoft Scam, Tech Scam, Wangiri, smishing, spoofing, voire sextorsion.”
Cyber-hygiène
Le particulier est encore peu enclin à se protéger des cyberattaques. Il a plutôt tendance à “laisser faire” dans la mesure où il ne s’agit “que” du virtuel et non de sa vie à proprement parler. “La cyber-hygiène doit être de mise”, insiste Dambly. “Il s’agit par exemple de se méfier des courriels frauduleux et de sécuriser sa connextion Wi-Fi.”
Tanguy Verkaeren, Head of Innovation & Business Development de Legal Village, la marque d'AXA Belgium spécialisée dans la protection juridique, acquiesce: “Le marché du numérique est à un point d’équilibre. Nous disposons pour la plupart d’une connexion internet, quel que soit l’appareil utilisé. Cette situation de confort nous fait peut-être oublier notre sécurité en la matière, ou à tout le moins, nous sommes tentés de réduire notre sécurité pour bénéficier des facilités offertes par les services digitaux.”
Pour répondre à ce risque émergent, les produits d’assurance n’ont qu’une portée très limitée pour le particulier. “Un volet ‘protection juridique’ existe bel et bien, mais rares sont les personnes qui s’y intéressent vraiment pour le moment”, souligne Verkaeren.
Atteinte à l’e-réputation
“En tant que particulier, si vous devez faire face à une atteinte de votre e-réputation, il vous faudra privilégier certaines pistes”, pointe Dambly. “La première est le recours à des moyens non judiciaires et aux procédures de retrait de contenus. Un autre moyen peut être celui du ‘nettoyage’ et du ‘noyage’: s’assurer que ces données sont supprimées ou déréférencées par des mains expertes. La médiation représente une voie possible et plus ‘soft’. Sans oublier, de l’autre côté du spectre, le passage par la case judiciaire.”
Jusqu’à présent, le particulier est peu enclin à se prémunir des cyberattaques.
Dambly conseille de consulter régulièrement le site fédéral www.safeonweb.be pour des astuces anti-cybercriminalité. Une numérisation toujours plus poussée et l’utilisation de technologies sophistiquées telles que l’intelligence artificielle, la blockchain, les Big Data (et la ‘datafication’ qui en découle), les objets connectés et le télétravail renforcent le foisonnement des dangers sur l’internet. À chacun de s’en prémunir en adoptant une attitude de prévention. “Souscrire une assurance reste évidemment un excellent moyen complémentaire de se protéger”, conclut Verkaeren.