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Quand votre conseiller financier est un algorithme

©shutterstock

Un robot tondeuse pour le gazon ou un bras robotisé dans une salle d’opération n’étonnent plus grand monde. Mais êtes-vous prêt pour un algorithme qui participe à la préparation de votre avenir financier? Pourtant, si l’on en croit le Pr Kris Boudt (UGent et VUB), il pourrait bien être porteur d’une grande valeur ajoutée.

“Un algorithme au lieu d’un conseiller financier en chair et en os n’est sans doute pas ce qu’attendent la majorité des Belges”, consent Kris Boudt, professeur de finance et d’économétrie à l’UGent et à la VUB. “Pourtant, la robotisation pourrait représenter une valeur ajoutée non négligeable pour un grand nombre d’entre eux. Le Belge moyen n’est souvent pas assez conscient des choix financiers qu’il pose. Un surcroît d’éducation financière serait assurément le bienvenu, et l’automatisation comme la numérisation peuvent y contribuer. Comment? En aidant plus efficacement les investisseurs à prendre les bonnes décisions pour atteindre leurs objectifs financiers. Grâce à une technologie intelligente, c’est possible de manière démocratique et accessible à n’importe quel patrimoine.”

“Quelle rente désirez-vous en plus de votre pension légale? Quel montant souhaitez-vous donner à vos enfants, et quand voulez-vous le faire? Vous envisagez d’acheter bientôt un autre bien immobilier? Un ensemble sophistiqué d’algorithmes peut déterminer si vos objectifs sont réalistes et établir les trajectoires à suivre pour les réaliser, par exemple en investissant.”

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“À terme, la technologie doit même permettre de vous proposer un plan financier complet. Et en assurer le suivi, par exemple avec des messages du type: je vois que vous avez économisé 20.000 euros l’an dernier, je vous conseille l’investissement X et Y pour atteindre plus aisément vos objectifs en matière de pension.”

Qualité

“Ce modèle recèle déjà des avantages non négligeables”, reprend Kris Boudt. “Il est moins cher et plus rapide que les conseils financiers classiques. Vous ne devez pas attendre un rendez-vous et il est disponible 24 heures sur 24, où que vous vous trouviez. Un conseiller financier – quelle que soit son expérience – est en outre limité dans ses aptitudes cognitives, ainsi que, bien souvent, par l’offre de produits qu’il peut présenter. En outre, il suit une formation commerciale plutôt qu’analytique.”

“L’automatisation aide plus efficacement les investisseurs à prendre les bonnes décisions pour atteindre leurs objectifs financiers.”

Kris Boudt
professeur d’économie (VUB et UGent)

“La plupart des fournisseurs en Belgique travaillent encore de manière très basique. L’accent est avant tout placé sur le volet investissement. Le conseiller associe votre profil d’investisseur (objectifs, tolérance au risque, situation financière, etc.) à un portefeuille modèle qui fait ensuite l’objet d’un suivi et d’adaptations régulières. Fréquemment, il tient aussi compte – dans une certaine mesure – de la situation financière globale et des objectifs individuels du client. Que cette approche soit performante sur le plan analytique ne signifie pas que des algorithmes puissent prédire l’avenir.”

“Quoi qu’il en soit, nous évoluons vers un paysage où chaque banque fera de plus en plus appel à des algorithmes et à des processus automatiques. On note une forte tendance à la numérisation, alors que les clients attendent une grande disponibilité. Les progrès technologiques et la robotisation croissante des banques améliorent la qualité de l’offre. Simultanément, le coût diminue sous l’effet des économies d’échelle et de la concurrence.”

Trois conseils

Selon une enquête du bureau de conseil Roland Berger publiée en février dernier, la gestion de portefeuille numérique représente déjà 384 millions d’euros investis en Belgique. Selon l’enquête, ce marché pourrait atteindre 3,7 milliards d’euros en 2022. À titre de comparaison, aux États-Unis, les robots-conseillers gèrent quelque 384 milliards d’euros, soit 1 à 2% du marché de la gestion de patrimoine outre-Atlantique.

Le Pr Boudt a encore trois conseils pour ceux qui veulent investir selon une telle approche. “Tout d’abord, jetez un œil sous le capot. Certains modèles sont très simples, d’autres très complexes, ce qui ne signifie pas qu’ils soient meilleurs. Et puis, dans certains modèles hybrides, un comité d’investissement participe à l’élaboration des stratégies d’investissement.”

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“Ensuite, une gestion plus coûteuse n’est pas nécessairement meilleure. Et ‘moins cher’ ne signifie pas toujours ‘plus avantageux’. Observez le modèle économique qu’utilise le fournisseur, examinez tous les frais. Enfin, la diversification est un principe essentiel pour chaque investisseur. Je recommande de ne pas exclusivement investir selon une approche automatisée, mais de la combiner à d’autres stratégies.”

L’avenir est phygital

Automatisation et numérisation ne cessent de gagner du terrain dans le monde financier. “Une évolution évidente” pour Dieter Haerens, directeur Gestion d’actifs chez BinckBank. “Nous y voyons le moyen de garantir un plus grand confort à nos clients. Les avantages de l’automatisation et de la numérisation doivent avant tout profiter au client. Nous privilégions l’automatisation de processus qui, en raison de l’intervention humaine, étaient rendus complexes, plus longs ou sensibles aux erreurs. Bref, les domaines où l’humain n’offre aucune valeur ajoutée.”

“Cette automatisation libère du temps et de l’argent que nous investissons dans le contact humain et des services à même de créer de la valeur ajoutée. Le contact humain se raréfie sous l’effet de la numérisation. Et tout ce qui est rare prend automatiquement de la valeur. Nous créons un modèle qui combine le meilleur du contact physique et de la numérisation. L’avenir est phygital.”

“Un exemple? Notre habitat naturel, en tant que banque, est en ligne. Cela diffère radicalement d’un modèle exigeant un large réseau d’agences physiques où il faut se déplacer. Nous avons décidé d’investir, dans une disponibilité optimale, les ressources que nous ne plaçons pas dans la brique. Que ce soit par téléphone, e-mail ou chat, tout le monde peut nous joindre chaque jour de la semaine de 8h à 22h, et de 9h à 17h le samedi. Mais nous pouvons aussi accueillir nos clients dans nos bureaux d’Anvers ou nous rendre à leur domicile.”

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