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"De l'argent moins cher? Dans ce cas, nous voulons des actions moins chères!"

©AFP

Les banques centrales de la zone euro et des États-Unis ont chacune adopté une trajectoire différente. Cela signifie-t-il que les investisseurs doivent modifier la répartition de leurs placements?

En juin 2004, la Réserve fédérale relevait ses taux de 25 points de base à 1,25%. Elle ne changerait de cap que trois ans plus tard, à 5,25%. Avec tout autant de prudence, la banque centrale américaine a abandonné sa politique de taux zéro en décembre dernier. Il est encore trop tôt pour affirmer que cette décision marque le début d'un énorme redressement des taux. Bien que le ralentissement de l’économie empêche toute nouvelle hausse des taux pour l’instant, l’orientation prise est néanmoins claire.

Que faut-il en déduire pour les Bourses? Entre le début de 2009 et la fin de 2015 – disons "l’ère des taux zéro" – les actions américaines ont progressé de 12,6% par an en données corrigées pour l’inflation. Ce premier relèvement des taux marque-t-il la fin de cette période faste?

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Si l’on se fonde sur les recherches d’Elroy Dimson, Paul Marsh et Mike Staunton, cela ne fait guère de doute. Chaque année depuis 2000, les trois professeurs de la London Business School rédigent pour Credit Suisse le très renommé Global Investment Returns Yearbook, une étude à long terme des rendements boursiers dans 23 pays. Leur conclusion? Entre 1900 et 2015, les actions ont enregistré un rendement annuel réel moyen de 4,9% en période de raidissement monétaire, contre 8,8% en période d’assouplissement de la politique monétaire.

Ce différentiel suggère que les investisseurs doivent aujourd’hui tourner leurs regards vers la zone euro, où la Banque centrale européenne maintient le cap de l’argent bon marché. Ainsi la BCE a-t-elle récemment intensifié son programme de rachat d’obligations, ce qui lui permet d’injecter désormais 80 milliards d’euros par mois dans le système monétaire.

Pas de précipitation, prévient Paul Marsh: "D’un point de vue historique, un assouplissement de la politique monétaire s’accompagne effectivement d’une hausse des rendements des actions, mais si tout le monde le sait, il se reflète déjà dans les prix. Pour en profiter malgré tout, l’investisseur doit se montrer plus malin que le marché dans ses prédictions des évolutions futures. Par exemple en anticipant avant tout le monde le moment où la BCE commencera à durcir sa politique. Ce qui s'avère extrêmement difficile. Dans ce domaine, les marchés sont presque imbattables."

Dans la dernière édition du Credit Suisse Yearbook, Dimson, Marsh et Staunton soulignent que, bien que les investisseurs qui achètent juste après une baisse des taux enregistrent souvent des rendements plus élevés, ces baisses de taux interviennent fréquemment dans des circonstances où les investisseurs ne sont guère portés sur les achats et affichent donc une plus grande aversion au risque. "La rémunération plus élevée qui découle d’un achat après une baisse des taux est peut-être la compensation nécessaire pour qu’il y ait autant d’acheteurs que de vendeurs", suggèrent-ils.

Diversifier ses investissements sur plusieurs régions contribue en tout cas à limiter les risques liés à des changements de cap monétaire. Une autre manière de le faire consiste à observer l’impact d’un changement de taux sur les secteurs industriels. Une baisse des taux est par exemple une bonne nouvelle pour le rendement des constructeurs de biens de consommation durables, plus sensibles à la conjoncture, et une mauvaise nouvelle pour les entreprises de services d’utilité publique, plus stables.

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