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Une gouvernance professionnelle pour une croissance durable

La professionnalisation de la gouvernance et de la gestion est une condition nécessaire à une croissance et une rentabilité durables. Mais le chemin de la croissance est parsemé d’obstacles. Luc Bertrand, CEO Ackermans & van Haaren et président de GUBERNA, Lutgart Van den Berghe, professeur Vlerick et administrateur délégué de GUBERNA et Rudi Braes, managing partner Ernst & Young, expliquent comment vous pouvez les surmonter.

Pourquoi la croissance est-elle nécessaire ?

Luc Bertrand: La croissance est nécessaire pour atteindre une taille suffisante et pour réduire les coûts unitaires, permettre l’innovation et être en mesure de créer un environnement où le talent puisse prospérer. Pour réaliser cette croissance, la flexibilité semble être le principal facteur de succès. Les facteurs ambiants évoluent si rapidement dans notre monde globalisé qu’il est impossible de survivre sans faire preuve d’une grande faculté d’adaptation.

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Rudi Braes: La croissance et la rentabilité durables de nos entreprises sont vitales pour le tissu économique, ne serait-ce que pour remplacer les entreprises en faillite. Ernst & Young entend promouvoir cette philosophie de croissance, notamment en décernant le titre d’Entreprise de l’année. Nous travaillons également en étroite collaboration avec GUBERNA, le centre de connaissance pour les administrateurs. Luc Bertrand en est le président et Lutgart Van den Berghe la directrice exécutive. GUBERNA concentre ses activités sur la promotion et l’accompagnement d’entreprises de croissance dans leur évolution vers une gouvernance et une gestion professionnelles.

Pourquoi la bonne gouvernance est-elle nécessaire sur le chemin de la croissance durable ?

Lutgart Van den Berghe: Une entreprise en croissance grandit. Et il arrive un moment où ses activités deviennent si complexes qu’il est impossible au propriétaire d’être informé de tout. À ce moment, l’ouverture est vitale : non seulement pour déléguer les compétences décisionnelles, mais également pour impliquer des partenaires externes. Sans bonne gouvernance, c’est impossible. Pour résumer, la gouvernance consiste à répondre à deux questions. Qui décide à propos de quoi ? Et : Comment s’effectue le reporting ?

Braes: Heureusement, l’intérêt pour la gouvernance d’entreprise augmente énormément, y compris au sein des entreprises non cotées en Bourse – bien que la loi ne les y oblige pas. En Belgique, l’idée qu’une gouvernance et une gestion professionnelles sont intrinsèquement créatrices de valeur ajoutée gagne du terrain, notamment depuis la publication du code Buysse. Il n’y a pas de solution toute faite pour y arriver. Suivez un plan de croissance par étapes, adapté aux spécificités de l’entreprise. Sans vous précipiter, mais surtout avec beaucoup de conviction et en respectant chaque étape. Pour constater qu’une telle attitude porte ses fruits, il suffit de jeter un coup d’oeil sur les candidats au titre d’Entreprise de l’année : autant d’entreprises qui travaillent à ce plan de croissance à leur manière et avec succès.

Bertrand: L’objectif de la gouvernance est de retrouver la confiance après la crise. Seule une gouvernance et une grande transparence peuvent vous permettre de regagner la confiance qui a été perdue durant la crise. Or, la confiance est essentielle pour la croissance.

Expertise externe

Quelles sont les étapes à franchir sur le chemin qui mène à une gouvernance professionnelle ?

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Van den Berghe: Pour de nombreuses entreprises en croissance, la première étape consiste à s’entourner l’expertise externe. Cette étape prend souvent la forme d’un conseil d’avis, si possible composé de personnes qui ont un certain background et qui osent poser des questions critiques au propriétaire. L’inconvénient d’un tel conseil d’avis est que l’entreprise n’est pas tenue aux avis rendus. L’étape suivante est la création d’un conseil d’administration actif, ouvert, avec des administrateurs externes. C’est souvent le principal obstacle. Le choix des administrateurs externes est également crucial : leurs valeurs doivent s’inscrire dans l’ADN de l’en treprise. Ne cherchez pas de bénioui- oui, mais des personnes de qualité qui possèdent des compétences que vous-même ne maîtrisez pas.Un troisième moment clé est l’ouverture de l’actionnariat. L’arrivée de parties externes dans le capital de l’entreprise engendre souvent un bouleversement de l’ADN d’une entreprise. Elle mène également à une professionnalisation poussée de l’entreprise et du management.

Sur base volontaire

Les entreprises non cotées en Bourse ne sont pas obligées de mettre en oeuvre les principes de bonne gouvernance. Qu’ontelles à y gagner ?

Bertrand: J’ai beaucoup d’admiration pour les entreprises qui appliquent les critères de bonne gouvernance sur base volontaire. La pression ne vient pas des autorités boursières, mais du souhait de rendre l’entreprise durable à très long terme. C’est également la seule bonne raison d’instaurer ces principes. Un exemple ? L’entreprise NMC, un producteur de mousses synthétiques. Elle a décidé d’ellemême de se doter d’un plan stratégique, d’un comité de rémunération, d’un comité d’audit et d’un conseil d’administration avec des administrateurs externes. NMC est réellement pilotée sur la base d’une vision à long terme, et cette approche s’avère payante. Certaines entreprises cotées en Bourse pourraient en prendre de la graine : celle-ci n’adoptent souvent la gouvernance professionnelle que parce qu’elles y sont obligées.

Van den Berghe: L’imprimerie Joos en est un autre exemple : une entreprise qui, à son échelle encore relativement réduite, se montre très créative et très professionnelle. On y est pleinement conscient d’avoir besoin d’une gouvernance durable pour soutenir la croissance.

Braes: Malheureusement, vous pouvez également vous y prendre trop tôt : je connais une petite entreprise familiale qui a attiré de grands noms dans son conseil d’administration. Mais le propriétaire n’avait pas la maturité suffisante pour abandonner une parcelle de son pouvoir. Il n’a pas respecté les recommandations des administrateurs externes, qu’il a ensuite révoqués. Si vous ne pouvez pas faire preuve d’ouverture, mieux vaut ne pas vous lancer dans l’aventure.

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