L’automatisation est plus présente que jamais dans le paysage contemporain de l’audit. Quel est l’apport véritable de la Robotic Process Automation (RPA) dans un audit innovant et de qualité?
L’audit traverse une période de profondes mutations. La rapidité avec laquelle les nouvelles technologies liées aux données gagnent en maturité, telles que la RPA, le Machine Learning et l’intelligence artificielle, joue en cela un rôleclé. "La Robotic Process Automation est un outil relativement simple qui permet d’automatiser les processus répétitifs", détaille Harry Everaerts, associé Assurance chez EY.
"C’est une première étape appropriée vers l’automatisation intelligente." Exemple typique de processus répétitif: la réconciliation des rapports d’audit des filiales lors de leur consolidation dans l’entreprise-mère. "Concrètement, il est nécessaire de relier de manière uniforme plusieurs missions semblables de reporting à une base de données qui comprend de nombreux chiffres et tableaux", éclaire Filip Simpelaere, executive director Assurance chez EY.
“La vitesse des processus automatisés permet de compenser rapidement les moments de pics et de creux d’activité.”
Ces tâches ne permettent pas d’exploiter pleinement la valeur des collaborateurs d’une entreprise. En outre, au vu de leur caractère répétitif, des erreurs se glissent rapidement dans le processus. Une automatisation via un robot logiciel correctement paramétré exclut les erreurs humaines. "Outre la fiabilité, la flexibilité constitue un atout non négligeable de la RPA", poursuit Harry Everaerts.
"Grâce à la vitesse de traitement, il est plus aisé de lisser les moments de pics et de creux d’activité que lorsque ces tâches sont exécutées par des collaborateurs humains. Dès lors, il s’avère possible d’éviter une partie des heures supplémentaires traditionnelles de fin d’exercice ou de trimestre."
Répétitif et volumineux
Les logs et la documentation que le bot rédige automatiquement créent par ailleurs la trace d’audit nécessaire. En d’autres termes, tout est parfaitement documenté, en temps réel. "Encadrés par des règles précises, plusieurs processus d'audit sont répétitifs, volumineux et relativement simples", observe Filip Simpelaere.
"C’est pourquoi la fonction d’audit est parfaitement appropriée à l’implémentation d’une RPA. Avec un peu d’automatisation, les confirmations bancaires obligatoires entrent par exemple sous un format standard. Les données du grand livre peuvent être traitées la nuit, entre la clôture de la comptabilité et le démarrage de l’audit. La RPA permet également de préremplir des documents standard sur base des données-sources traitées automatiquement."
Valeur ajoutée
Faut-il en conclure que les auditeurs sont superflus? Au contraire. "Les audits ne sont pas uniquement constitués de tâches automatisables: il s’agit de missions humaines complexes", rétorque Harry Everaerts. "La RPA libère du temps pendant lequel l’auditeur peut créer de la valeur ajoutée. Car le client attend également que l’auditeur fasse office de caisse de résonance. Celui-ci aide à traduire des normes comptables et des réformes fiscales complexes dans le contexte de son client. Il doit également répondre au management, par exemple sur certaines estimations ou hypothèses. De telles tâches ne relèvent pas d’une science exacte, mais possèdent une dimension d’expérience et de feeling. Et dans ce domaine, l’être humain reste plus performant que le robot."
Harry Everaerts
associé EY Assurance
02 774 9434
harry.everaerts@be.ey.com
Filip Simpelaere
executive director EY Assurance
02 774 6095
filip.simpelaere@be.ey.com