Dans un environnement marqué par la recherche d’efficacité, l’accroissement des marges et l’amélioration de la croissance, la RPA joue un rôle important au sein des départements fiscaux pour robotiser les déclarations de TVA ou encore alléger les obligations liées aux nouvelles réglementations.
"Le paysage fiscal connaît des évolutions rapides", affirme Géraldine Tack, associée Global Compliance & Reporting chez EY. "Dans les départements fiscaux aussi, la pression pour une éfficacité accrue est grande." Il n’est pas étonnant, dans un tel contexte, que l’automatisation, la numérisation et la robotisation occupent à ce point les conversations des fiscalistes. "La Robotic Process Automation n’est pas une mode passagère", prévient Géraldine Tack. "Il convient de se demander sans attendre, processus par processus, si l’automatisation est opportune."
Quelques exemples:
BEPS. Parmi les thèmes fiscaux les plus controversés, on peut citer la Base Erosion and Profit Shifting (BEPS), autrement dit l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices. Cette initiative de l’OCDE est destinée à empêcher les entreprises internationales de réduire indûment leur assiette d’imposition et de transférer leurs bénéfices vers des pays où elles sont moins taxées.
Le 13e plan d’action BEPS place l’accent sur l’échange d’informations entre les États-membres autour des prix de transfert. Désormais, les multinationales doivent publier chaque année des rapports détaillés pour tous les pays dans lesquels elles opèrent.
"Ces rapports pays par pays et la documentation obligatoire en matière de prix de transfert imposent de lourdes obligations administratives", poursuit Géraldine Tack. Ils nécessitent non seulement de recueillir et de consolider de nombreuses informations, mais aussi de procéder à des analyses techniques et d’accumuler des connaissances approfondies. "Des logiciels robots peuvent néanmoins automatiser certaines étapes du processus", affirme Géraldine Tack.
"De ce fait, du temps se libère pour l’expert fiscal, qui peut se concentrer sur le volet technique." TVA. La Robotic Process Automation prouve également tout son intérêt en matière de TVA. Au sein de nombreuses entreprises, la préparation des déclarations de TVA est un processus parfaitement huilé, qui se caractérise par un grand volume de transactions répétitives, ainsi que par la saisie et le traitement manuel de nombreuses données. En outre, ce processus regroupe de nombreuses tâches et exige des interactions entre plusieurs systèmes et applications.
"Voici précisément les caractéristiques de processus parfaites pour une robotisation", souligne Géraldine Tack. "La préparation des déclarations de TVA est l’exemple-type d’une application RPA intéressante."
Mythe
Les avantages de la RPA dans le domaine fiscal sont nombreux et variés. Elle accroît la qualité des données, accélère l’exécution de processus et dégage du temps pour le département fiscal, afin que les collaborateurs puissent se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée. "Nous pouvons dès lors briser le mythe selon lequel la RPA est vouée à remplacer les fiscalistes", tranche Géraldine Tack.
"En réalité, il faudra toujours faire appel à des experts fiscaux." Certes, la RPA modifiera les tâches des fiscalistes. Mais des experts fiscaux hautement qualifiés et expérimentés, qui ap - portent une réelle valeur ajoutée à l’organisation, resteront plus importants que jamais.
Changement
Autre avantage de la RPA: elle favorise le changement. "La RPA est un change enabler", conclut Géraldine Tack. "L’implémentation de la Robotic Process Automation oblige l’entreprise à entamer une réflexion critique sur ses processus et ses tâches, première étape vers une efficacité et une cohérence accrues."
Géraldine Tack
associée EY Global Compliance & Reporting
02 774 98 30
geraldine.tack@be.ey.com