Chaussures Maniet: une pointure familiale dans le monde du retail

“Depuis cinq générations, nous sommes tous nés dans des boîtes à chaussures”, sourit Allison Vanderplancke, CEO de Chaussures Maniet, en présentant brièvement la société familiale. C’est en effet en 1903 que ses arrière-arrière-grands-parents ont fondé leur premier magasin. Au fil des décennies, leurs successeurs familiaux en ont fait une enseigne qui regroupe désormais 30 points de vente à travers la Belgique francophone.

Le groupe déploie ses boutiques Maniet au cœur des centres commerciaux. Les magasins Luxus, qui offrent une gamme plus vaste de vêtements et accessoires en libre-service, ont quant à eux trouvé leur place en périphérie. Les deux chaînes ont su s’imposer dans un paysage retail hyper-compétitif en s’appuyant sur le conseil expert, la convivialité et l’agilité.

“La joie est une autre de nos valeurs-clés: nous voulons que nos clients repartent heureux, bien dans leurs baskets”, confie Allison Vanderplancke, qui compte ouvrir huit à dix points de vente dans les cinq années à venir.

Durabilité élargie

L’autre ingrédient du succès de Chaussures Maniet, c’est une conception étendue de la durabilité. “Notre famille a toujours privilégié la pérennité à l’appât du gain, et réinvesti ses bénéfices”, indique-t-elle.

Ainsi, la société assume une conception raisonnée de sa croissance, à l’opposé de la surconsommation encouragée par d’autres acteurs. Cette philosophie imprègne aussi le rapport à la clientèle, que les équipes de vente tentent d’éduquer à l’importance – pour la planète comme pour la santé – de chaussures solides, fabriquées avec des matériaux de qualité, ou encore écoconçues.

Maniet multiplie également les initiatives visant à améliorer son impact écologique, parmi lesquelles l’intégration prochaine d’un service de cordonnerie à ses activités et une gamme élargie de chaussures à haute réparabilité, afin d’augmenter leur durée de vie. Et chaque année, l’enseigne s’associe à l’association Les Petits Riens à travers une opération destinée à donner aux chaussures une seconde vie.

Approche omnicanale réussie

Dans un secteur où les marges demeurent limitées, cette approche focalisée sur la pérennité explique par ailleurs les fondations financières solides qui ont mis la société familiale à l’abri des crises successives. La pandémie de coronavirus s’est révélée un accélérateur de digitalisation, qui permet aujourd’hui à l’enseigne d’adopter une approche omnicanale particulièrement solide face aux géants de l’e-commerce.

“Essayer en magasin et commander plus tard en ligne, ou au contraire repérer des modèles sur le Web et concrétiser l’achat en boutique, tous ces comportements sont devenus courants”, note Allison Vanderplancke, qui a su y répondre avec succès. Ainsi, les taux de retour enregistrés par Maniet plafonnent à 17% là où ceux des pure players en ligne peuvent atteindre 50%, voire 60%.

La dirigeante insiste enfin sur la solidité des partenariats que Maniet a noués de longue date avec les fabricants de chaussures et ses autres fournisseurs. Ainsi que sur une organisation qui vise à centraliser au maximum ses frais de structure, ce qui rend possible l’ouverture de nouveaux magasins sans alourdir considérablement son bilan.

Autant de facteurs d’efficience auxquels s’ajoutent d’autres initiatives spécifiques. “Nous avons installé des éclairages LED et des panneaux solaires dans et sur tous les magasins dont nous sommes propriétaires”, conclut Allison Vanderplancke. Ici encore, durabilité et saine gestion vont de pair.