Du fait des mesures liées au coronavirus, la 3e édition du Fund Insiders Forum été organisée intégralement en mode numérique. Bien sûr, la pandémie a été largement débattue pendant les trois jours de cette manifestation annuelle. Mais les conférenciers de haut niveau tels que Marc Faber, Roelfien Kuijpers et Terry Smith ont surtout évoqué les nombreuses opportunités engendrées par cette situation.
La crise du coronavirus a radicalement modifié notre monde et, partant, le marché des fonds. C'est pourquoi l’édition 2020 du Fund Insiders Forum (FIF) a été contrainte de modifier son événement physique d'une journée à Tour & Taxis en un rendez-vous virtuel de trois jours. Investisseurs institutionnels, courtiers et gestionnaires de fonds ont pu suivre des webinaires interactifs et autres débats éditoriaux en ligne.
Du 29 septembre au 1er octobre, les participants ont pu choisir la date et la session à laquelle ils souhaitaient assister, chez eux ou au bureau. Chaque après-midi a débuté par une séance plénière, avec des débats et entretiens réunissant des intervenants belges et étrangers.
Dr. Doom
Marc Faber a ouvert l'événement en offrant sa vision des marchés d'aujourd'hui et de demain. L'analyste en investissements, auteur et entrepreneur suisse a certes évoqué la période difficile liée à la pandémie de coronavirus, mais surtout les possibilités inédites qui en résultent. Certaines portes se sont fermées, de nouvelles se sont ouvertes: les opportunités de marché résident dans ces changements.
Celui qui est surnommé “Dr. Doom” a également fait référence à la politique internationale et à l'impression d'argent frais. Selon lui, ce paramètre a un impact négatif sur la croissance économique réelle et la prospérité de nombreuses personnes. Les jeunes sont particulièrement touchés: ils gagnent moins que leurs parents au même âge. Marc Faber a préconisé de rendre le marché des fonds plus démocratique pour les petits investisseurs.
Taxonomie verte
La deuxième journée du FIF s’est ouverte sur une séance de questions-réponses inspirante avec Roelfien Kuijpers, Managing Director et Global ESG Client Officer chez DWS. Elle s'est dite favorable à la “taxonomie verte” de l'Union européenne, qui “définit clairement quels investissements peuvent être officiellement qualifiés de ‘durables’ à partir de 2021”.
Cette présentation a été suivie par celle de Terry Smith, CEO et CIO de Fundsmith. Lors de l’entretien de clôture avec le journaliste Peter Van Maldegem, le “Warren Buffett britannique” a évoqué l'opposition entre “valeur” et “qualité” lorsqu'on investit en actions. “La qualité l'emporte toujours sur le long terme”: telle est sa conviction.
Débat inspirant
Cet événement numérique réussi de trois jours s'est terminé sur un débat inspirant entre cinq spécialistes des fonds emmenés par le modérateur Serge Mampaey: Marnix Arickx (BNP Paribas Asset Management), Yves Ceelen (DPAM), Vincent Juvyns (J.P. Morgan Asset Management), Stacey Notteboom (M&G) et Marco Willner (NN Investment Partners).
Ils ont discuté en détail de l'impact de la crise du coronavirus sur le fonctionnement stratégique et quotidien de l'industrie des fonds: les devoirs soudains des gestionnaires de fonds – et les défis qu’ils créent pour l'infrastructure informatique –, le maintien des relations avec les clients, en face à face et à distance. Leur conclusion? Le coronavirus a démontré qu'il est plus important de rester “dans” le marché que d'essayer de l'anticiper.