En Flandre, les acheteurs de bâtiments non résidentiels anciens sont désormais tenus de rendre leur bien économe en énergie dans un délai de cinq ans. Kristophe Thijs (CIB) détaille les défi s que cela pose dans la pratique: “Nombre de petites entreprises et d’indépendants ne sont toujours pas informés de ces nouvelles règles.”
Contrairement à Bruxelles et à la Wallonie, la Flandre a instauré en 2022 une obligation de rénovation pour les bâtiments non résidentiels, tels que les bureaux, les commerces et les établissements horeca. Cette mesure représente une avancée signifi cative vers la neutralité carbone. Les propriétaires de ces bâtiments doivent en effet adopter des mesures d’économie d’énergie et atteindre un label énergétique minimal dans les cinq ans suivant la vente ou le transfert de leur bien.
L'ancien se vend moins vite et moins cher
“Cette mesure a un impact évident sur le marché de l’immobilier d’entreprise”, souligne Kristophe Thijs au sein de la CIB. “Même sur les emplacements prisés, les bâtiments plus anciens se vendent moins rapidement qu’auparavant. Et lorsqu’ils changent de propriétaire, c’est souvent à un prix inférieur, car le coût de la rénovation obligatoire est intégré dans les négociations.”
L’obligation de rénovation stimule en revanche la demande pour les bâtiments neufs ou déjà rénovés conformes aux dernières normes énergétiques. “Les bâtiments économes en énergie ont vu leur prix augmenter”, confirme Kristophe Thijs. Certains propriétaires de bâtiments d’entreprise plus anciens se voient contraints de financer eux-mêmes des travaux de rénovation essentiels avant de mettre leurs biens sur le marché, dans l’espoir d’en obtenir un meilleur prix.
“Les petits entrepreneurs sont souvent surpris lorsque nos agents les informent de l’obligation de rénovation et de son impact sur leur bâtiment professionnel.”
Un vrai besoin de sensibilisation
Selon la CIB, l’obligation de rénovation est bien connue des grandes entreprises, qui comprennent généralement ce qui est attendu d’elles et les travaux à réaliser: “Pour les grandes entreprises et les multinationales, la durabilité va dorénavant de soi.”
Il n’en va toutefois pas de même pour les plus petites entreprises et les indépendants: “Ces petits entrepreneurs, comme le boulanger du coin et les acheteurs d’une unité PME, sont fréquemment surpris lorsque nos agents les informent de l’obligation de rénovation et de son impact sur leur bâtiment professionnel”, note Kristophe Thijs. “Et c’est bien compréhensible, car l’achat d’un local commercial est une démarche qu’ils entreprennent rarement, voire une seule fois dans leur vie. Jusqu’à présent, le gouvernement n’a guère agi pour sensibiliser ces petits entrepreneurs à cette mesure, alors qu’il y a un besoin évident d’information.”
Financement vert, subventions et accompagnement
Les petites entreprises peuvent rencontrer des difficultés pour financer les rénovations indispensables. Heureusement, des solutions spécifiques sont disponibles, telles que les prêts verts. En outre, le gouvernement flamand propose, en plus de subventions, primes et soutiens divers, des conseils pour les entreprises qui investissent dans l’utilisation rationnelle de l’énergie ou dans l’énergie verte.
“C’est une bonne chose, mais les candidats-acquéreurs ont surtout besoin d’un guide pour les orienter dans le dédale de règles de rénovation, d’investissements nécessaires et de mesures de soutien possibles”, conclut Kristophe Thijs. “Nos agents spécialisés jouent ce rôle au quotidien, en accompagnant les nouveaux propriétaires de bâtiments non résidentiels sur la voie complexe de la rénovation.”