La Régie des Bâtiments gère un million de mètres carrés d’édifices historiques à travers le pays. Des bâtisses de toute beauté mais anciennes, qui nécessitent d’être rénovées sur le plan énergétique. Une tâche titanesque pour laquelle la Régie des Bâtiments a décidé de retrousser ses manches.
Le portefeuille immobilier de l’État belge est constitué en grande partie de bâtiments historiques. On y trouve entre autres les musées fédéraux, les palais de justice, le palais d’Egmont, le Palais des Beaux-Arts (Bozar), les Archives de l’État, la Cour des comptes, le Conseil d’État, les Serres royales et le Palais royal. En tant que gestionnaire immobilier, la Régie des Bâtiments souhaite diminuer l’empreinte écologique de ces édifices. Ceux-ci représentent une superficie totale d’environ un million de mètres carrés.
Se séparer des biens immobiliers en surplus fait partie du processus logique de durabilisation et d’optimisation du patrimoine public. La superficie que l’État fédéral a vendue (en tant que propriétaire) ou dont il a résilié le bail (en tant que locataire) au cours de la dernière décennie atteint elle aussi le million de mètres carrés. La situation se corse néanmoins lorsqu’il est question d’un patrimoine historique classé, au vu de sa valeur historico-culturelle et publique ou de sa fonction de représentation.
Masterplan
Heureusement, il existe d’autres moyens d’améliorer la performance énergétique, comme isoler la toiture et les façades ou remplacer systématiquement les luminaires classiques par un éclairage LED. Toutefois, même cela n’est pas toujours évident.
En raison, d’une part, de la complexité architecturale, de la faisabilité technique et de la valeur historico-culturelle de ces bâtiments. Et d’autre part, parce que de telles interventions impliquent l’aval de plusieurs instances: la Commission Royale des Monuments et des Sites ainsi que les services du patrimoine de Wallonie, de Flandre et de Bruxelles. Il est important que tous les partenaires collaborent de manière efficace à cet égard.
Le masterplan du site du Cinquantenaire à Bruxelles montre que la durabilisation du patrimoine est un objectif réaliste. Depuis 2018, on travaille ainsi sur l’enveloppe des bâtiments du musée Autoworld, du musée Art & Histoire et du musée de l’Armée, qui se dressent tous les trois sur le site.
La Régie des Bâtiments et Beliris ont investi conjointement 21 millions d’euros dans la rénovation et l’isolation des toitures, soit une surface totale équivalente à six terrains de football.
Les façades du musée Autoworld et du musée de l’Armée seront également rénovées. Au cours des quatre prochaines années, de nouvelles parois vitrées à isolation thermique et de nouveaux profilés seront installés dans le respect du caractère historique des bâtiments. Couplées à l’isolation de la toiture, ces initiatives devraient réduire la facture d’énergie de quelque 20%.
Un million d’euros d’économies
Qui dit “rénovation durable” dit généralement “panneaux photovoltaïques”. Dans le cas des bâtiments historiques classés, le recours à de tels panneaux est difficilement envisageable, notamment pour des raisons esthétiques. La possibilité d’en installer tout de même sur certains toits est actuellement à l’étude. Cela se ferait par le biais d’une concession, par laquelle une partie du toit serait mise à la disposition d’un partenaire privé.
Est-il possible d’améliorer l’efficacité énergétique de bâtiments historiques et classés ? Ce n’est pas toujours évident, mais ce n’est pas mission impossible.
En 2014, la Régie des Bâtiments et le gestionnaire du réseau de distribution Sibelga ont implanté une centrale de cogénération sur le site du Cinquantenaire. Celle-ci assure le chauffage de tous les bâtiments du site et produit de l’électricité ; elle a permis d’économiser un million d’euros sur les factures d’énergie et de réduire les émissions de CO2 de 7.000 tonnes au fil de la décennie écoulée. Aujourd’hui, l’installation a besoin d’être modernisée. La toiture ayant été isolée, le nouveau système de chauffage peut être moins puissant que le précédent.