Les navires de DEME sont des usines flottantes complexes. Pour les concevoir, il faut disposer d’une expertise très spécifique et travailler avec des équipes multidisciplinaires. L’ingénieure en construction navale Annelies Moeyaert nous raconte ce qui l’attire dans son métier de conceptrice navale. À ses yeux, “le feed-back des personnes qui travaillent en mer est indispensable”.
Annelies occupe le poste de Team Coordinator au sein de la division Construction navale de DEME. Elle participe à la conception, au design et à l’optimisation des navires de l’entreprise. Elle travaille notamment au design du Green Jade, un gros navire d’installation d’éoliennes off-shore construit à Taiwan. Elle est aussi en charge d’évaluer l’opportunité de faire appel au navire Spartacus, la plus grande drague suceuse à désagrégateur au monde, et la première à utiliser comme carburant du gaz naturel liquéfié (GNL).
“Lors de la conception d’un navire, son efficacité économique et la sécurité à bord sont essentielles. Ces dernières années, la durabilité a gagné du terrain: DEME l’envisage comme une priorité absolue, ce qui me motive énormément.”
“Il est fascinant de partir d’une liste de souhaits et de concevoir un navire sur cette base. Voir ce design devenir réalité pas à pas procure une grande satisfaction.”
“Un jour, je me suis retrouvée à bord d’un navire par vent de force 10. La mer était démontée. Désormais, je comprends mieux à quoi les bateaux doivent pouvoir résister pour opérer en toute sécurité.”
Possibilités de carrière
Annelies apprécie beaucoup le caractère très varié de son travail. Son Engineering & Design Office ne se limite pas à participer aux nouveaux projets de construction navale: l’équipe fournit toutes sortes de services d’ingénierie pour la flotte de DEME, tels qu’études de stabilité, calculs et conceptions structurelles, aides à l’amarrage, classification des navires et gestion des archives de la flotte.
Avec un collègue, elle dirige au siège de DEME une équipe de jeunes ingénieurs. Voici 10 ans, elle a travaillé sur des chantiers navals au Moyen-Orient: “Cette fonction internationale n’était pas facile à combiner avec la vie de famille et les enfants. Dans mon cas, le fait d’avoir plusieurs possibilités d’évolution au sein d’une même entreprise est vraiment intéressant. Vous pouvez décider vous-même de votre carrière.”
Vent de force 10
Annelies, qui fait de la voile depuis son plus jeune âge, voulait devenir officier de marine lorsqu’elle a intégré l’École supérieure de navigation d’Anvers. Au cours d’un de ses stages, elle est entrée en contact pour la première fois avec DEME. Elle a ensuite étudié les techniques maritimes à la TU Delft, avant de commencer à œuvrer pour DEME grâce à son travail de fin d’études.
Le contact avec le terrain est aussi, selon elle, une bonne école pour un concepteur de navires. “La mer n’est pas un environnement facile pour les ingénieurs navals. Je me suis un jour retrouvée à bord d’un navire par vent de force 10. La mer était démontée. Désormais, je comprends mieux à quoi les bateaux doivent pouvoir résister pour opérer en toute sécurité.”
Elle met à profit cette expérience pendant la phase de conception. La sécurité du bateau et de son équipage fait partie intégrante de son activité. “Le feed-back des personnes qui travaillent en mer est indispensable. Cela nous permet de concevoir des navires qui répondent pleinement aux besoins de l’entreprise.”
Propositions étranges
À quoi ressemblera l’ingénieur du futur? Pour Annelies, il s’agira d’une personne qui continuera à se former et qui posera un œil critique sur toutes les facettes de son travail. “Les logiciels que nous employons pour concevoir et optimiser les navires évoluent rapidement et sont de plus en plus accessibles. Nous pouvons dès lors développer et tester des projets plus rapidement, plus en profondeur et de manière plus économique. Nous en sommes très heureux. Ceci dit, être capable d’exploiter ces outils ne suffit pas: si une application numérique propose quelque chose d’étrange ou parvient à une conclusion étonnante, un ingénieur doit pouvoir le remarquer, du moins s’il garde un esprit critique et réalise régulièrement des reality checks.”