Le lockdown imposé sur le pays a frappé de plein fouet de nombreuses entreprises. Certaines ont perdu jusqu’à 44% de leurs revenus et leurs cash-flows fondent comme neige au soleil.
“Depuis quelques semaines, les entrepreneurs sont confrontés à de véritables montagnes russes”, observe Olivier Morel, Directeur Général Entreprises au sein du bancassureur CBC. “Un grand nombre d’entre eux ont dû fermer les portes de leur entreprise du jour au lendemain. Ils perdent ainsi leurs revenus alors que leurs frais fixes continuent de courir. De nombreux chefs d’entreprise se retrouvent aujourd’hui dans une situation financière délicate. C’est un coup très dur pour celles et ceux dont le travail et la réalisation de leurs objectifs est souvent une raison de vivre.”
Trésorerie
Une enquête menée par l’institut Ipsos à la demande d’Echo Connect et de CBC dévoile les conséquences de la crise du coronavirus. Trois quarts des chefs d’entreprise et commerçants interrogés enregistrent une baisse de leurs revenus et de leurs cash-flows de 44% en moyenne. Les entreprises de moins de 50 salariés sont particulièrement touchées avec des cash-flows qui s’effondrent de 52% en moyenne. Près d’un tiers des personnes interrogées craignent d’ailleurs pour la survie de leur entreprise à court ou moyen terme.
Pour 54% des entreprises sondées, les arriérés de paiement augmentent chez leurs clients. En particulier dans le B2B où la hausse moyenne de l’arriéré de paiement atteint environ 30%. Par ailleurs, un chef d’entreprise sur quatre reconnaît accumuler lui-même des retards de paiement vis-à-vis de ses fournisseurs. L’augmentation moyenne fluctue autour de 25%.
Crédits
Le secteur financier a déjà consenti de nombreux efforts pour les situations les plus précaires. Ainsi a-t-il convenu avec le gouvernement fédéral d’accorder un délai de paiement jusqu’au 31 octobre pour le remboursement des crédits aux entreprises et aux indépendants dont l’activité est viable. En outre, un régime de garantie a été mis en place pour tous les nouveaux crédits et lignes de crédit d’une durée maximale de 12 mois que les banques accordent aux entreprises non financières et indépendants viables.
“Le délai de paiement accordé sur les crédits existants et la possibilité de souscrire de nouveaux crédits peuvent déjà faire une grande différence à court terme.”
“À court terme, le délai de paiement pour les crédits en cours et la possibilité de conclure de nouveaux crédits peuvent faire une grande différence pour les entreprises les plus sévèrement touchées”, pointe Olivier Morel. Les entreprises exploitent largement ces possibilités. Quelque 16% d’entre elles éprouvent des difficultés à rembourser leurs crédits professionnels. Et près de la moitié ont demandé un sursis de paiement, alors que 30% ont l’intention de le faire.
Sans contact
En pleine crise du coronavirus, même les chefs d’entreprise et les commerçants qui poursuivent leurs activités font face à des défis d’ordre financier. “Tous nos clients manifestent des besoins aussi spécifiques que variés”, précise Olivier Morel. “Ces dernières semaines, nos experts ont aidé de nombreuses entreprises à installer une solution de paiement en ligne. Et nous avons augmenté les limites journalières des paiements sans contact afin que les commerçants puissent réduire au strict minimum leurs contacts avec l’argent physique. De telles interventions sont cruciales à l’heure actuelle.”