En ce moment, la quasi-totalité des entreprises s’activent à gérer les effets de la crise du coronavirus sur leurs activités quotidiennes. Cette situation exceptionnelle les a précipitées dans une nouvelle ère qui s’imposera à plus long terme.
Distanciation sociale, fermetures forcées, chômage technique, télétravail… les entreprises et les commerces sont tous d'une manière ou d'une autre victimes de la propagation du coronavirus. Résultat? Une baisse des revenus et des cash-flows pour la majorité d’entre eux. “Les chefs d'entreprise se sont réveillés dans une nouvelle réalité”, déclare Olivier Morel, Directeur Général Entreprises au sein du bancassureur CBC. “ La quasi-totalité des budgets et prévisions établis antérieurement peuvent être jetés aux oubliettes!” Il ne fait plus aucun doute que les conséquences du coronavirus seront perceptibles pendant un certain temps.
De prime abord, la plupart des chefs d'entreprise semblent encore positifs quant au redémarrage de leurs activités économiques, selon une enquête du bureau Ipsos commandée par Echo Connect et CBC. Environ 17% des personnes interrogées s'attendent à ce que l'activité économique de l'entreprise se normalise dès que les mesures liées au coronavirus seront levées. Près d'un tiers d'entre elles prévoient un retour à une activité économique normale dans un mois, voire plus tôt. Environ la moitié d'entre elles s'attendent à un retour à une activité économique normale dans les trois mois, voire plus tôt. Huit chefs d’entreprise sur dix sont convaincus que tout rentrera dans l'ordre dans l'année à venir. Autrement dit, les chefs d'entreprise sont assez optimistes quant à leurs propres activités à court et moyen terme. Pour Olivier Morel “si les chefs d'entreprise partagent une caractéristique, c'est l'optimisme. Ils sont tous très enthousiastes à l'idée de reprendre le travail.”
Parallèlement, l'enquête révèle une grande anxiété face à l'avenir. Par exemple, 40% des personnes interrogées s'attendent à ce que les consommateurs dépensent moins en raison de la crise et six sur dix anticipent une augmentation générale des prix. Sept personnes interrogées sur dix prédisent une forte baisse de l'emploi aux Pays-Bas et 75% pensent également que les grands investissements des entreprises seront reportés à 2021. Pour Olivier Morel “la plupart des chefs d'entreprise s'attendent à pouvoir redémarrer à relativement court terme. C'est déjà positif. Mais pour le reste, personne ne peut prédire l'avenir. Il est encore beaucoup trop tôt pour estimer les conséquences macro-économiques de ce tsunami. Nous devons être honnêtes à ce sujet.”
Nouvelle ère
Le tableau macroéconomique est certes encore trouble, mais les chefs d'entreprise entrevoient aussi des effets positifs à long terme. Par exemple, 72% d'entre eux sont convaincus que la crise du coronavirus soutiendra l'innovation et le développement de nouveaux produits ou services. Et cela sera d'ailleurs nécessaire, dans la mesure où quatre sur dix seront obligés de revoir leur modèle d'entreprise.
“Ce n’est peut-être pas clair aujourd’hui, mais nous sommes à la veille d’une nouvelle ère riche en opportunités.”
“Ce n'est peut-être pas perceptible aujourd'hui, mais nous sommes à la veille d'une ère riche en nouvelles opportunités. Les chefs d'entreprise sont très créatifs. Ces dernières semaines, j'ai remarqué que même ceux qui ont été contraints de fermer leurs portes ne sont pas restés inactifs. Ils ont tous réfléchi à ce que cette crise implique pour leur modèle d'entreprise. Cette parenthèse nous permettra de voir affluer une multitude de produits et services innovants dans les mois à venir.” estime Olivier Morel.
Dans une certaine mesure, cette évolution est déjà en cours. Pour Olivier Morel, “le comportement des clients a complètement changé. Pas progressivement, mais brusquement. Évidemment, parce que les consommateurs y sont contraints du fait du confinement, mais c’est plus que cela. De plus en plus de personnes commandent désormais en ligne, paient à distance et se contentent de récupérer les commandes ou se font livrer à domicile. Ce changement a des conséquences considérables.” Près de neuf chefs d'entreprise sur dix estiment donc que les ventes en ligne sont appelées à connaître de plus en plus de succès. “Ces dernières années, nous avons conseillé à tous nos chefs d'entreprise actifs dans le commerce de détail d'élargir leur vitrine et leur champ d'action par le biais des canaux numériques. Les détaillants qui ne disposaient pas encore de leur propre boutique en ligne en ressentent aujourd'hui le besoin criant, du fait des circonstances. Ces dernières semaines, de nombreux détaillants ont rapidement mis en place leur propre boutique en ligne ou leur propre service de livraison. Lorsque la situation reviendra à la normale, la dynamique des ventes en ligne se poursuivra encore plus rapidement.”
Environnement de travail numérique
En raison des mesures liées au coronavirus, de nombreuses entreprises sont obligées de faire travailler massivement leurs employés depuis leur domicile. Dans environ deux tiers des entreprises interrogées, le télétravail est la norme. Pour la plupart d’entre elles, il s'agissait d'une nouvelle expérience puisque pas moins de 88% des entreprises constatent une augmentation du nombre de salariés en télétravail, du nombre de jours de travail à domicile ou des deux. Et il semble que le télétravail continuera à se développer de manière considérable ensuite. Par exemple, neuf entrepreneurs sur dix s'attendent à ce que la crise conduise à une numérisation accrue de l'environnement de travail. Et 88% sont convaincus que le télétravail va encore se développer.
“Le numérique devient la norme, dans les relations avec les clients comme dans l’environnement de travail.”
“De nombreuses entreprises ont fait un bond en avant dans le domaine du numérique. Ces dernières années, de nombreux outils ont été créés pour permettre la collaboration numérique. Nous en avons maintenant pleinement découvert les avantages. C'est une illusion de penser que nous pouvons simplement revenir à la situation antérieure. Le numérique s'impose de plus en plus comme la nouvelle norme, non seulement par rapport au client, mais aussi dans l'environnement de travail”, conclut Olivier Morel.