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"L'apprentissage tout au long de la vie devient la nouvelle norme"

Didier Ongena, CEO de Microsoft Belgique ©Studio Dann

La percée de l’intelligence artificielle est appelée à modifier en profondeur l’environnement concurrentiel dans lequel opèrent les entreprises et les États. “Nous voulons aider les sociétés belges à monter dans ce train et à acquérir les compétences nécessaires”, souligne Didier Ongena, CEO de Microsoft Belgique.

“On peut considérer l’intelligence artificielle comme un instrument totalement neuf qui permet de relever des défis sociaux ou organisationnels majeurs”, avance Didier Ongena. “Et ce, dans les secteurs les plus divers, de l’environnement à l’énergie en passant par les soins de santé.”

“L’IA ne consiste donc pas à créer des ordinateurs capables de reproduire, voire de dépasser l’intelligence humaine. Je parlerais plutôt de sampling on scale: l’IA tire des conclusions de données historiques et peut ainsi offrir une grande valeur ajoutée. Nous ne voyons absolument pas l’IA se substituer à l’être humain un jour. Elle est complémentaire à l’intelligence humaine.”

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Une mine d’or de données

“En revanche, l’IA pourrait bien modifier en profondeur le contenu de très nombreux emplois au cours des années à venir. Je pense que nous aurons moins besoin d’hyperspécialistes, et que nous devrons investir davantage dans ce que j’appellerais des ‘hypergénéralistes’. Des gens qui considèrent la situation plus globale d’une entreprise ou d’un secteur et sont à même d’en réaliser une synthèse adéquate.”

“C’est en effet acquis: l’IA aura à terme un impact sur toutes les activités de toutes les entreprises et sur toutes les fonctions. Même si ce ne sera naturellement pas un Big Bang. Le machine learning s’insinue lentement dans l’ensemble des branches des entreprises. Celles-ci ont le temps de s’y préparer. Et nous les assistons dans ce processus.”

Trop peu d’entreprises ont conscience du fait que l’IA est porteuse de nombreuses opportunités en termes d’activités nouvelles ou d’avantages compétitifs, estime Didier Ongena.

Selon une étude européenne récemment conduite par EY à la demande de Microsoft, 75% des entreprises travaillent déjà sur l’IA. “Le potentiel de croissance demeure néanmoins gigantesque”, souligne Didier Ongena. “De nombreuses entreprises possèdent une montagne de données mais n’en font rien, ou pas grand-chose. Alors que nous disposons des algorithmes et de la puissance de calcul requis pour exploiter ces quantités croissantes de données. Et en tirer de nouvelles conclusions.”

“Ces algorithmes sont souvent open source et la puissance de calcul est devenue très bon marché. Grâce au cloud, il est en outre possible d’en acheter selon ses besoins. Aux entreprises de se lancer… Comment? En adaptant leurs processus opérationnels et en identifiant les domaines dans lesquels le machine learning apporte de la valeur ajoutée.”

L’IA accessible aux enfants et aux PME

On le sait: la Belgique est un pays de PME. Comment convaincre ces petites et moyennes entreprises d’adopter le machine learning alors qu’elles disposent rarement des moyens financiers ou de l’expertise nécessaires?

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“C’est effectivement un défi important”, reconnaît Didier Ongena. “Ceci dit, n’oublions pas que le cloud tend à démocratiser le processus. En 2012, un superordinateur coûtait 5 millions d’euros à l’achat. Grâce au cloud, vous disposez de la même puissance de calcul pour quelques euros de l’heure.”

"Les PME doivent veiller à ce que leurs employés puissent également effectuer cette transition."

Didier Ongena
CEO de Microsoft Belgique

“Les prix ont donc beaucoup baissé. Par ailleurs, les PME ne sont plus contraintes de consentir de lourds investissements: on achète vraiment sur mesure. Autrement dit, il s’agit avant tout de convaincre les PME de franchir ce pas et de veiller à ce que leurs collaborateurs puissent accompagner la transition.”

Didier Ongena ne saurait trop insister: il est grand temps d’opérer un bouleversement culturel dans notre pays, et de faire en sorte que l’apprentissage tout au long de la vie devienne la nouvelle norme. Les personnes et les entreprises doivent développer des compétences humaines uniques comme la créativité, la coopération, la communication et la curiosité, des qualités inatteignables pour l'IA. ”Favoriser l’acquisition de compétences numériques est un autre point essentiel. Dans le cadre de notre initiative Microsoft DigiKids, nous invitons 10.000 jeunes à faire connaissance avec les principes du codage et de l’intelligence artificielle dans nos locaux, pendant une demi-journée. Nous mettons également nos propres programmes de formation gratuitement à la disposition de nos partenaires."

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