10% de rendement en plus, 10% de gaspillage en moins. C’est avec de tels objectifs que le constructeur de machines agricoles AVR persuade ses clients d’opter pour les Big Data dans le secteur de la pomme de terre. “Comme il n’est plus possible d’étendre les superficies cultivées, seule la technologie peut encore nous apporter de la croissance”, affirme Koen Uyttenhove, Internet of Things (IoT) Manager de l’entreprise familiale flamande.
“Nous ne pourrons relever les défis du secteur agricole qu’avec des machines intelligentes”, insiste Koen Uyttenhove chez AVR. “Notre entreprise familiale a été créée – tenez-vous bien – en 1849. Initialement, c’était une forge. Notre première arracheuse de pommes de terre mécanique date de 1951. Nous n’avons cessé d’étendre notre gamme au cours des décennies suivantes : machines de préparation des sols, effaneuses, planteuses, matériel de stockage… Aujourd’hui, nos machines couvrent l’ensemble de la chaîne agricole, de la plantation à la production, et nous comptons 170 collaborateurs. Nous fabriquons des machines pour les grands producteurs de pommes de terre et les entreprises de machines sous-traitantes. Nous avons des clients en Belgique mais aussi en Afrique du Sud, au Japon et en Argentine.”
Alors que la population mondiale ne cesse de grandir, l’agriculture atteint ses limites. “Il est impossible d’étendre encore les terres cultivables, nous ne pouvons aller plus loin en matière de pulvérisation et l’on ne peut continuer à raccourcir la rotation des cultures. En outre, la réglementation est de plus en plus sévère, et les clients de plus en plus exigeants. Seules les données nous permettront de relever ce défi. Nous avons donc besoin de machines intelligentes, connectées et capables de les exploiter.
Dans l’agriculture de précision, les capteurs embarqués sur les machines suivent le développement des pommes de terre mètre carré par mètre carré. Grâce à des heatmaps, on peut identifier les endroits où le rendement est inférieur, pour ajouter des fertilisants si nécessaire. Il est par ailleurs possible de savoir de quel endroit du champ provient chaque pomme de terre. Bien entendu, tout ceci est envisageable pour d’autres cultures, mais nous nous focalisons sur les pommes de terre.”
Une mentalité de pionnier
“La transition numérique bat son plein dans l’agriculture, mais nous n’en récolterons réellement les fruits que dans une dizaine d’années”, poursuit Koen Uyttenhove. “Dans un pays comme le nôtre, qui compte une multitude de petites exploitations agricoles, il n’est pas toujours évident de convaincre les agriculteurs de l’utilité des applications intelligentes. Pour que de tels investissements high-techs soient rentables, nous devons d’abord collecter suffisamment de données et c’est ce que nous avons commencé à faire récemment.
“Des machines intelligentes, connectées et récoltant quantité de données sont une réponse aux défis de l’agriculture.”
Pour persuader nos clients d’adhérer au numérique, nous travaillons également à réaliser des avancées à court terme. Les agriculteurs s’ouvrent à l’innovation si les machines sont par exemple équipées d’un compteur d’hectares qui leur permet de rapporter directement leur production à l’administration, avec un énorme gain de temps à la clé.”
AVR a engagé Koen Uyttenhove voici un peu moins d’un an, spécifiquement pour piloter la transition numérique dans l’entreprise. “Je suis ingénieur civil, pas programmateur. En fait, je fonctionne comme une start-up dans une grande entreprise. Ma tâche consiste à embaucher les bonnes personnes et à rechercher les meilleurs partenaires, comme Microsoft. Leur plateforme cloud Azure jouit d’une excellente réputation et est compatible avec la plateforme de la plupart des entreprises. C’est une exigence importante pour collecter du Big Data.”
“AVR souhaite donner de la visibilité à sa technologie. Nous voulons prouver à nos clients que nous œuvrons de manière innovante pour l’agriculture du futur, tout en garantissant le financement à long terme. Enfin, nous voulons prendre une part active dans un écosystème innovant qui donnera forme à l’agriculture de l’avenir. Pensez à l’ILVO, l’Institute flamand pour la recherche sur l’agriculture et la pêche, ou à la plateforme agricole flamande Smart Digital Farming,” conclut Koen Uyttenhove.