L'industrie biopharmaceutique demeure un pilier essentiel de l'économie belge, représentant environ un cinquième de la valeur ajoutée totale de l'industrie manufacturière. C'est ce que révèlent les chiffres les plus récents de pharma.be, la fédération des entreprises biopharmaceutiques innovantes en Belgique. Cependant, elle met en garde contre les pressions sur la compétitivité et l'accès aux nouvelles thérapies, tant en Belgique qu'en Europe.
pharma.be, qui regroupe environ 130 entreprises biopharmaceutiques innovantes en Belgique, a publié les dernières données de l'UE sur l'industrie pharmaceutique. Ces chiffres soulignent l'impact significatif de l'industrie en Europe et en Belgique. "Nous sommes parmi les leaders en innovation et en sciences de la vie, grâce à une combinaison d'investissements, d'un excellent écosystème et d'un solide réseau international", déclare Caroline Ven, CEO de pharma.be.
La Belgique se classe ainsi en tête en Europe pour les investissements en recherche et développement (R&D) par habitant, et n'est devancée que par le Danemark en termes de nombre d'études cliniques par habitant. Nous sommes également deuxièmes pour le nombre de demandes de brevets par habitant et la valeur ajoutée par employé. "La Belgique est un moteur d'innovation majeur en Europe pour la biopharmacie", affirme Ven.
N° 1 en matière d’investissements dans la R&D par habitant au sein du secteur biopharmaceutique
Le secteur biopharmaceutique belge maintient sa place de leader en matière d’investissements dans la R&D par habitant. La Belgique investit presque deux fois plus que le Danemark, classé deuxième, et jusqu’à quatre fois plus que la Slovénie, classée troisième. La différence avec la moyenne de l’UE27 est encore plus marquée: les investissements en Belgique sont plus de sept fois supérieurs. Ces placements constants établissent une base cruciale pour le développement d’innovations pour nos patients.
N° 2 en matière du nombre de demandes de brevets biopharmaceutiques par habitant
Un autre indicateur important de l’innovation est le nombre de demandes de brevets. La Belgique excelle également en la matière. Elle reste ainsi ancrée à la deuxième place en 2023 concernant le nombre de demandes de brevets par habitant dans le domaine des produits pharmaceutiques et de la biotechnologie. Pas moins de 446 demandes de brevet ont été soumises, soit plus d’une demande par jour.
Chaque jour, le secteur investit 15,5 millions d'euros dans la recherche et le développement en Belgique. Cinquante-deux centres de recherche dans notre pays permettent aux entreprises de collaborer avec les universités et les instituts de recherche pour développer des médicaments innovants. "Cela attire des chercheurs et des spécialistes hautement qualifiés dans notre pays", explique Ven. "Et cette expertise scientifique renforce la capacité d'innovation du secteur". Grâce à cette collaboration unique entre le public et le privé, la Belgique est un leader européen en innovation dans le domaine de la santé.
Concurrence
Cependant, l'Europe perd du terrain rapidement, selon Ven. "Ces dernières années, nous avons observé une augmentation significative des investissements en recherche en Asie et aux États-Unis, notamment dans des domaines comme les thérapies cellulaires et géniques, qui deviendront de plus en plus importants."
En septembre dernier, Mario Draghi a confirmé cette tendance dans son rapport "L'avenir de la compétitivité européenne". L'ancien président de la Banque centrale européenne estime que l'Europe doit anticiper davantage. "Comment pouvons-nous rester compétitifs? Car l'enjeu est de taille. Pour notre continent, mais aussi pour la Belgique", avertit Ven.
Les chiffres le confirment: le secteur biopharmaceutique est l'un des plus grands contributeurs à l'économie belge, représentant environ 20 % de la valeur ajoutée totale de l'industrie manufacturière. Le secteur crée non seulement 45 000 emplois directs, mais génère aussi près de 100 000 emplois dans d'autres secteurs, tels que la logistique, l'éducation et les services informatiques.
Santé
"Les chiffres le démontrent à nouveau : le secteur biopharmaceutique belge est crucial pour l'innovation, la stabilité économique et la santé publique en Europe", conclut Ven. "Grâce à sa position centrale dans la production de nouveaux médicaments et son rôle d'innovateur, la Belgique reste un partenaire stratégique pour l'Union européenne. Mais pour maintenir cette position de leader, nous avons besoin d'investissements continus, de coopération et de soutien politique, tant au niveau national qu'européen."
Elle insiste sur l'importance de prioriser la connexion du secteur et de sécuriser la compétitivité de notre pays et de l'UE. "Cela peut se faire par la création d'une agence européenne pour les sciences de la vie et le développement d'un écosystème européen capable de transformer les idées en innovations. Nous devons créer un environnement capable de rivaliser mondialement dans les nouvelles technologies", propose Ven. "Car c'est finalement dans l'intérêt de notre économie et de notre santé."
N° 3 en part d’emploi dans le secteur biopharmaceutique par rapport à l’emploi total dans le pays
La position dominante du secteur biopharmaceutique belge dans l’ensemble de la chaîne de valeur (de la R&D et des études cliniques à la production et à la distribution de médicaments) n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat de grands efforts humains. Ainsi, le secteur biopharmaceutique en Belgique représentait un peu moins de 45.000 emplois directs en 2023. En y ajoutant les emplois indirects et induits, nous arrivons à un total de 141.528 emplois. Plus d’un emploi sur 40 en Belgique est donc lié à la chaîne de valeur biopharmaceutique.
N° 2 d’exportations de produits biopharmaceutiques
Les chiffres des exportations de la Belgique ne sont pas seulement impressionnants pris par habitant, mais aussi en chiffres absolus, malgré la petite taille du pays. En réalité, grâce à ses deux aéroports et son port maritime offrant des services sur mesure pour les exportations biopharmaceutiques, la Belgique arrive à une excellente deuxième place, derrière l’Allemagne, beaucoup plus grande.