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“La Belgique ne serait pas ce qu’elle est sans protection de la propriété intellectuelle”

Bruno Wattenbergh

On a beaucoup critiqué, durant la pandémie, l’existence des brevets liés aux vaccins. Or, cette protection de la propriété intellectuelle est essentielle à l’innovation et, partant, à l’économie et à la société, souligne Bruno Wattenbergh.

L’innovation est un vecteur essentiel de croissance économique pour un pays. Car la création et la commercialisation de nouveaux produits, solutions et services, de processus inédits plus efficaces, plus efficients, plus respectueux de l’environnement a un impact positif sur cette croissance. Toutes les entreprises, des PME aux grands groupes, disposent de ces actifs incorporels qui, lorsqu’ils sont protégés, permettent de gagner de la crédibilité, de pérenniser l’activité, d’acquérir une puissance de marché et de créer des opportunités de collaboration.

Lancer une nouvelle solution sur le marché demeure toutefois un défi risqué et coûteux pour les chercheurs, les inventeurs et les entreprises. Passer du prototype de laboratoire au nouveau produit qui se diffusera de manière significative reste la période délicate où échouent la plupart des recherches. Parce que les bénéfices ne sont pas significatifs ou quantifiables, ou parce que les entreprises ne trouvent pas le capital à risque pour soutenir la phase de commercialisation.

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C’est ce risque élevé qui tempère l’ardeur des bailleurs de fonds. L’existence d’une propriété intellectuelle, en particulier de brevets, joue dès lors un rôle central dans l’attraction du capital à risque. Les investisseurs considéreront qu’en cas de succès, la propriété intellectuelle maximisera théoriquement le retour sur investissement en limitant temporairement la concurrence potentielle.

La Wallonie et la Belgique ne seraient pas ce qu’elles sont dans les sciences du vivant sans l’existence d’une protection de la propriété intellectuelle digne de ce nom

Bruno Wattenbergh
Président de l’Innovation Board d’EY Belgium et professeur de stratégie et d’entrepreneurship à la Solvay Business School

Pour le chercheur ou l’inventeur en quête d’un investisseur, le régime de la propriété intellectuelle renforcera la position de négociation. Et chacune de nos universités et nombre de nos hautes écoles disposent de leur département de valorisation (sous-entendu “de la recherche”). Elles sont donc les premières bénéficiaires de cette valorisation de la propriété intellectuelle initialement financée par l’État et les Régions.

On le comprend, la Wallonie et la Belgique ne seraient pas ce qu’elles sont aux plans économique et académique dans de nombreux secteurs sans une protection de la propriété intellectuelle digne de ce nom. Et dans une Europe à la population vieillissante, la croissance économique permise in fine par cette même protection intellectuelle contribuera à sauvegarder notre modèle social et, partant, la paix sociale. Une croissance raisonnable économiquement, socialement et écologiquement est impossible sans innovation.

Bruno Wattenbergh, président de l’Innovation Board d’EY Belgium et professeur de stratégie et d’entrepreneurship à la Solvay Business School

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“Les médecins et les patients n’auraient jamais eu accès aux médicaments actuels si la propriété intellectuelle n’avait pas existé”, selon Herman Van Eeckhout, Political Director chez pharma.be.

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Les nouvelles connaissances scientifiques sont transformées par les entreprises pharmaceutiques en médicaments sûrs et efficaces pour les patients et les médecins. L’ensemble de ce processus de recherche et développement dure aisément une décennie et coûte beaucoup d’argent, notamment pour les essais cliniques. Il est également très imprévisible et risqué: neuf médicaments sujets d’essais cliniques sur dix n’arrivent jamais dans les rayons des pharmacies.

Les gens ne voient que les nouveaux médicaments qui arrivent sur le marché, et s’intéressent aux brevets à ce moment-là. Or, pour les entreprises, le brevet s’avère particulièrement important avant même la commercialisation du médicament. Les brevets sont généralement introduits au début du processus de R&D; ils offrent la certitude que, si cette phase risquée parvient à son terme, l’entreprise pourra proposer le nouveau médicament aux médecins et aux patients pendant une certaine période. Sans brevets, pas d’innovation, pas de progrès médical.

Herman Van Eeckhout, Political & Finance Director chez pharma.be

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