La Belgique est l’un des pays les plus prospères au monde, et nous voulons conserver ce statut. L’industrie biopharmaceutique peut et veut contribuer de façon importante à relever les défis qui nous attendent. Les patients belges doivent pouvoir compter sur un accès rapide, large et durable aux nouveaux médicaments développés par le secteur, estime Frederic Clais, président de pharma.be.
Comparé à bien des nations européennes, notre pays fait pâle figure. Sur les 168 médicaments autorisés entre 2018 en 2021 par l’Agence européenne des médicaments (EMA), seuls 85 sont remboursés en Belgique, soit à peine 51%. Notre royaume se situe aujourd’hui à la 16e place sur 37 pays, alors qu’il occupait la 12e place l’an dernier. D’après l’indicateur WAIT de l’EFPIA, la fédération européenne des associations et industries pharmaceutiques, les patients belges ont un accès beaucoup plus restreint aux médicaments innovants que les patients d’autres pays comparables.
En Belgique, le système de remboursement est un processus complexe, et la probabilité qu’un médicament soit remboursé est mince. Les petites entreprises ne disposent pas toujours des moyens pour introduire simultanément une demande de remboursement dans plusieurs pays, et accordent dès lors la priorité à ceux où la procédure est plus facile et rapide, comme l’Allemagne, le Danemark, la Suisse, l’Autriche et les Pays-Bas.
Les patients belges ont un accès beaucoup plus restreint aux médicaments innovants que les patients d’autres pays comparables.
La Belgique accuse également un vrai retard en termes de temps écoulé entre l’autorisation de mise sur le marché d’un médicament par l’EMA et son remboursement. Pour les 85 médicaments enregistrés par l’EMA entre 2018 en 2021 et remboursés en Belgique début 2023, il a fallu 546 jours en moyenne entre le moment où la licence était accordée et le remboursement effectif. Pas moins de 18 pays font mieux que la Belgique. C’est notamment le cas de nos voisins, l’Allemagne, les Pays-Bas, la France, le Luxembourg et le Royaume-Uni.
Il est essentiel qu’un dialogue soit établi afin de doter notre pays d’un cadre politique stable et prévisible et d’une évaluation efficace des nouveaux médicaments. Nous devons d’urgence mettre en place un remboursement reflétant la valeur de ces médicaments. En tant que pays prospère, innovant et doté d’un écosystème biopharmaceutique de premier plan, nous devons nous donner comme objectif de passer du milieu à la tête du peloton européen. Nous devons avoir l’ambition d’offrir aux patients belges les meilleurs soins de santé et les meilleures options de traitement.