Pour les gérants de la stratégie ‘Digital’ de Pictet Asset Management, l’été difficile qu’ont connu en Bourse certaines entreprises liées à l'IA ne doit pas faire oublier leur parcours impressionnant. Les fondamentaux qui portent leur croissance à long terme demeurent très solides.
Certains investisseurs se demandent si le reflux boursier, auquel on a assisté durant cet été, ne marquerait pas le début du dégonflement d’une bulle pour les valeurs liées à l’IA. Pour Anjali Bastianpillai, Senior Client Portfolio Manager chez Pictet AM, la réponse est clairement négative. Elle reprend ainsi à son compte la pensée de Roy Amara selon laquelle on a toujours tendance à surestimer l'effet d'une nouvelle technologie à court terme et à en sous-estimer l'effet à long terme.
Pour l’experte, l’IA restera bel et bien la mégatendance de la prochaine décennie: “Cette vague d'innovation sera un catalyseur radical pour la croissance de la productivité des entreprises actives dans l'économie numérique, la robotique industrielle et la cybersécurité. Et aussi dans de nombreux autres secteurs comme la biotechnologie, les soins de santé et l'agriculture.”
Les vertus du kaizen
Pour autant, l'impact complet de l'IA ne se fera probablement pas sentir du jour au lendemain. Tout comme d’autres innovations technologiques avant elle, l’IA fera l’objet d’améliorations continues et progressives. Nvidia est un exemple parfait de cette innovation linéaire, théorisée au Japon sous le nom de kaizen. Fondée en 1993, l’entreprise a dû tester, innover, échouer et essayer de nouveau avant de mettre au point des puces dont la puissance de calcul les rend désormais indispensables à l’accelerated computing. Nvidia a aussi dû patiemment convaincre une large communauté afin qu’elle adopte son produit. Aujourd’hui, l’entreprise continue de se préparer de manière innovante pour l’avenir avec son nouvel outil, Omniverse, dédié à la conception et à l’exploitation d’usines industrielles.
“La méthode du kaizen japonais est la voie vers de beaux rendements pour les investisseurs dans l’IA.“
Valorisations raisonnables
Une comparaison de la situation actuelle à la bulle internet du début des années 2000 serait hasardeuse. Contrairement à ce qui prévalait alors, les grandes entreprises technologiques sont aujourd’hui très rentables. Elles bénéficient de positions de marché dominantes et de réserves de liquidités abondantes qui leur permettent d’innover et de générer encore plus de profits. Elles sont également protégées par de lourdes barrières à l’entrée.
Par ailleurs, les niveaux de valorisation sont sans commune mesure. Pour la première fois depuis la fin des années 1990, aucune grande entreprise technologique n’affiche un ratio cours/bénéfice à 12 mois supérieur à 40. Celui de Meta est à 23, celui de Nvidia à 34 et celui d’Amazon à 28. “Les valorisations sont en réalité assez attrayantes“, souligne Anjali Bastianpillai. “Une grande majorité [PB1] des titres repris dans notre stratégie Digital se négocient à un niveau inférieur à leur moyenne des dix dernières années sur cette base.” Elle précise encore qu’à son sens, beaucoup d'investisseurs accordent trop d'importance aux valorisations au détriment des tendances sous-jacentes. “Dans notre univers, la performance à long terme s'explique principalement par l'évolution des bénéfices plutôt que par les valorisations.”
Il faudra cependant accepter que les gains de l’IA prennent un certain temps à se matérialiser dans les chiffres d’affaires, avec d’inévitables déceptions à la clé, comme les résultats du deuxième trimestre de certaines entreprises d'IA. C’est propre au processus d’innovation. Il faut expérimenter, et parfois échouer, pour redémarrer de plus belle. Les investisseurs devront donc eux aussi adopter la méthode du kaizen japonais: patience, vision à long terme et pragmatisme. Ceux-là retireront des bénéfices significatifs de leur exposition à l’IA.
“On a tendance à surestimer l'effet à court terme de l’innovation technologique et à sous-estimer son effet à long terme.”
Comment investir?
Les gérants de la stratégie Digital de Pictet misent sur le cycle d'innovation lié à l'IA en investissant dans des entreprises qui exploitent les données, la technologie et les plateformes en ligne pour fournir des produits et services innovants dans l'économie numérique. Leur approche repose sur plusieurs convictions fortes.
Tout d'abord, les leaders technologiques d’aujourd’hui sont des entreprises solidement établies. Elles disposent de grandes réserves de liquidités qu’elles peuvent affecter au très coûteux développement des modèles d’IA, ainsi qu’à l’acquisition d’entreprises prometteuses et à l’embauche des meilleurs talents. De plus, le développement de l’IA nécessite de gigantesques quantités de données et de larges bases d’utilisateurs pour déployer de nouvelles fonctionnalités, ce qui constitue un autre avantage clé des géants de la tech. Et dans tous les cas, les gérants privilégient les acteurs pour qui la technologie IA génère dès aujourd’hui des revenus significatifs.
Ces entreprises opèrent dans trois grands domaines. Le premier est celui de l’infrastructure du cloud, dont près de 80% des capacités sont détenues par Amazon (AWS), Google (GCP), Microsoft (Azure) et Meta (cloud privé). Le deuxième regroupe les entreprises de logiciels dont les produits intègrent l’IA avec succès, comme Microsoft avec sa solution par abonnement GitHub Copilot, qui permet aux développeurs de sites web de coder deux fois plus vite. Ou Meta et Google, qui utilisent des outils d’IA pour des campagnes publicitaires automatisées et mieux ciblées, augmentant considérablement le retour sur investissement de la publicité. Les acteurs de la vente de détail en ligne et de divertissements, comme Amazon et Netflix, jouissent eux aussi d'énormes quantités de données exploitables par l'IA afin d’améliorer leur offre. Et grâce à de nouvelles applications de cybersécurité à base d’IA générative, il est possible de détecter et de contrer des menaces potentielles plus efficacement. Le troisième domaine gagnant est celui des semiconducteurs, avec des acteurs majeurs comme Nvidia, mais aussi TSMC et AMD, et le néerlandais ASML.
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