Le métavers a déjà fait couler beaucoup d'encre, notamment dans ce journal. Récemment, Facebook a changé de nom pour devenir Meta, ce qui a relancé l’intérêt du grand public pour ce terme. Pourtant, personne ne sait exactement ce qu'est le métavers, et encore moins ce qu'il va devenir.
L'intérêt des grandes entreprises technologiques pour le métavers suggère qu’il ne sera pas une “nouvelle version idéale de l'internet”, et certainement pas une variante décentralisée du réseau mondial. Le métavers n’est pas pour autant condamné à devenir un cauchemar dystopique. Pour l'instant, il semble qu’il s’agisse principalement d’un monde virtuel où notre avatar est une extension numérique de nous-même.
Produits et services dans un monde virtuel
Quoi qu'il en soit, ce monde virtuel est appelé à gagner en importance dans notre vie quotidienne. Les consommateurs pourront y acheter et utiliser de nombreux produits et services virtuels ou hybrides. Le métavers ouvre donc des horizons aux entreprises technologiques mais aussi à toutes les autres entreprises, de la start-up à la PME en passant par les plus grandes firmes multinationales. Ces dernières n’ont d’ailleurs pas perdu de temps. En effet, de grandes entreprises ont d’ores et déjà déposé un certain nombre de marques pour des versions virtuelles de leurs produits et services.
“Bien que le métavers soit avant tout un monde virtuel, les atteintes à vos droits peuvent, elles, être bien réelles”
Protection de la propriété intellectuelle
Comme dans le monde physique, une protection adéquate de sa propriété intellectuelle s’avère nécessaire dans le métavers. Les entreprises qui n’ont pas encore de projet concret lié au métavers doivent réfléchir sans attendre à la manière de protéger leurs marques, modèles et tous leurs autres droits de propriété intellectuelle. Car si le métavers est essentiellement virtuel, les atteintes à vos droits peuvent, elles, être bien réelles. Par exemple, dans l'affaire MetaBirkin aux États-Unis, Hermès a engagé une action contre ce qu'elle considère être une utilisation illégale de la marque Birkin en lien avec des sacs à main numériques.
Un portefeuille de marques paré pour l'avenir
Par conséquent, il est recommandé de procéder à une évaluation concrète de votre portefeuille de droits de propriété intellectuelle. Un spécialiste pourra vous aiguiller et vous fournir des recommandations concrètes afin d’optimiser votre protection. Il est conseillé à toute entreprise de se prêter à cet exercice régulièrement. C’est la meilleure façon de s’assurer que vos investissements sont bien protégés.
En outre, cela n'entraîne pas forcément des coûts plus élevés. En effet, il n'est pas toujours nécessaire de déposer de nouveaux droits de propriété intellectuelle pour être protégé efficacement dans le métavers. Même si, évidemment, cela peut s’avérer incontournable dans certains cas.
"Votre stratégie liée au métavers ne doit pas être directement et entièrement déployée"
De plus, votre stratégie liée au métavers ne doit pas nécessairement être directement et entièrement déployée. Par exemple, en matière de protection des marques dans l'UE, vous n’avez pas d’obligation d'utiliser votre marque pendant les cinq premières années suivant son enregistrement. Autrement dit, vous pouvez protéger vos logos, noms et autres signes distinctifs protégeables par une marque pour vos produits et services, sans avoir de projet concret de déploiement dans le métavers. Bien entendu, il sera nécessaire de définir précisément et clairement les produits et services que vous entendez protéger et que vous proposerez ensuite dans le monde virtuel. Votre conseiller en propriété intellectuelle peut vous aider à chaque étape de votre stratégie liée au métavers.