Il y a 10 ans, la plupart des dirigeants de PME pouvaient encore se satisfaire des informations que leur offrait leur implication quotidienne dans l’entreprise. Et en matière de reporting vers les partenaires externes, les comptes annuels suffisaient en général. Il n’était guère nécessaire de prévoir de reporting plus détaillé ou plus fréquent. Mais les choses ont changé.
L’environnement d’affaires évolue plus vite que jamais auparavant. De nouveaux concurrents, de nouveaux modèles d’affaires, de nouveaux produits et de nouveaux outils apparaissent. Les marges sont sous pression et il est indispensable de pouvoir prendre des décisions rapides et claires. En fonction de la taille et de la nature de l’entreprise, le CEO peut encore garder une vision interne suffisante de ce qui s’y passe. Toutefois, la nécessité d’un tableau de bord qui supporte les décisions de la direction par des chiffres corrects s’accroît.
Considérez le reporting comme le GPS de l’entreprise. Que vous soyez au volant d’une petite voiture ou d’une grosse limousine ne fait guère de différence. L’important, c’est d’être sur le bon chemin. " Récemment, j’ai entendu qu’une petite entreprise de construction avait fait faillite en très peu de temps ", explique Koen Van Haudt (EY). " Un manque de liquidités lui a été fatal. Lorsque nous avons analysé la situation, il s’est avéré que les prévisions de cash-flow étaient loin d’être optimales. Hélas, à ce moment-là, la situation était déjà désespérée. Si les processus qui sous-tendent une série d’indicateurs clés ne fonctionnent pas bien, les conséquences peuvent être désastreuses. "
Entre-temps, la pression de parties prenantes externes s’intensifie. Surtout lorsque l’entreprise a besoin de capitaux frais, les partenaires externes demandent de plus en plus fréquemment des indicateurs détaillés et à jour. Depuis la crise et surtout avec l’adoption imminente des normes Bâle III, les banques sont beaucoup plus prudentes en matière d’octroi de crédits aux entreprises. Elles veulent vraiment connaître en profondeur les entreprises auxquelles elles fournissent des capitaux. Le régulateur les contraint à détenir davantage de fonds propres ; elles ont besoin de plus d’informations car elles sont plus sélectives dans leur octroi de prêt. Les éventuels investisseurs en private-equity et les actionnaires externes demandent des mises à jour de plus en plus fréquentes et détaillées.
" Un client s’est retrouvé en difficulté parce qu’une banque avait refusé un prêt important ", explique Nicolas Valette (EY). " L’entreprise, qui louait des machines dans le monde entier, ne pouvait pas présenter de chiffres suffisamment détaillés sur ses taux d’occupation à court terme. Et la banque a renoncé. Si vous avez besoin de capitaux frais, vous avez intérêt à être disposé à livrer des informations sur vos activités. " L’augmentation de la pression interne et externe incite de nombreuses PME à prendre leur reporting très au sérieux. Ceci requiert des processus structurés de manière rationnelle.
Lors de l’élaboration de ces processus, tenez compte des informations dont ont besoin les parties prenantes, et de la fréquence à laquelle celles-ci sont nécessaires. Si vos connaissances internes sont insuffisantes, vous pouvez toujours faire appel à un partenaire externe expérimenté.