La crise sanitaire a remis la flexibilité au centre de l’attention. Le diplôme n’est pas tout: il faut tenir compte des capacités d’adaptation d’un individu. Et ne pas opposer la technologie et l’humain. “C’est pourquoi l’une de nos principales missions est d’inclure un maximum de personnes et de diversité dans les technologies”, indique Ibrahim Ouassari (MolenGeek) dans le 2e épisode de “La route digitale”.
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MolenGeek est un écosystème qui rend les technologies accessibles à tous, et ce, grâce notamment à un volet “formation” des plus pointus. “Nous avons développé une pédagogie afin que les jeunes qui n’ont pas de diplôme ou de long parcours scolaire puissent acquérir une maîtrise des technologies”, précise Ibrahim Ouassari, CEO de MolenGeek. “C’est essentiellement du learning by doing.”
“On a besoin de personnes qui savent écouter, comprendre des problématiques et trouver des solutions. La crise sanitaire nous montre à quel point cette flexibilité est indispensable.”
Outre les “hard skills” habituelles dans tout recrutement lié à l’informatique, il faut déceler les talents par leurs comportements, par leur motivation. “Et c’est exactement ce qu’Ibrahim fait chez MolenGeek”, souligne Max Swerdlow, Country Leader Belux chez Salesforce. “On recherche avant tout des personnes très motivées. On a bien sûr besoin du modèle classique, avec des capacités intellectuelles et de l’expérience, mais plus encore de personnes qui savent écouter, comprendre des problématiques complexes et trouver des solutions. La crise sanitaire nous montre à quel point cette flexibilité est indispensable.”
L’intelligence émotionnelle a aussi son importance. “Aujourd’hui plus que jamais!”, appuie Max Swerdlow. “On ne peut plus se contenter de la dimension technique. Il faut avoir une capacité d’écoute énorme, l’aptitude à raconter une histoire – quelque chose qu’on n’apprend pas dans les livres ni à l’école. Toutes les personnes que nous avons recrutées doivent désormais évoluer, acquérir ces compétences spécifiques, via la formation continue. Pour cela, nous utilisons l’outil Trailhead de Salesforce. Et là, on voit bien qui est capable de s’adapter très vite au genre de situation inédite que nous connaissons actuellement.”
IA et humain, complémentaires
Lorsqu’on parle d’intelligence artificielle, on décrit souvent un monde où tout serait automatisé et où l’humain n’aurait plus beaucoup de place. L’IA et l’humain peuvent-il cohabiter? “Ils sont totalement complémentaires”, répond Max Swerdlow. “Bien entendu, l’IA évolue. On le voit bien chez Salesforce, car nous avons mis l’intelligence artificielle dans beaucoup de nos produits. La question se pose de savoir comment suivre et contrôler cette évolution. À mes yeux, cela commence par les valeurs. Une des quatre valeurs principales de Salesforce, c’est l’égalité. Comment gérer une IA qui livre des idées et des recommandations sur la base de data foncièrement inégales? C’est l’un des plus grands défis que doivent affronter les entreprises.”
“Il faudrait pouvoir impliquer beaucoup plus de personnes issues de la diversité dans les technologies, afin que l’IA ne soit pas discriminatoire et ne commette pas les mêmes erreurs que son concepteur.”
“Pour moi, l’intelligence artificielle restera une aide à la décision de l’être humain”, conclut Ibrahim Ouassari. “Il faudrait pouvoir impliquer beaucoup plus de personnes issues de la diversité – en termes de genre, d’ethnicité ou autre – pour que l’IA ne soit pas discriminatoire et ne commette pas les mêmes erreurs que son concepteur. C’est pourquoi l’une de nos principales missions, chez MolenGeek, est d’inclure un maximum de personnes dans les technologies de l’intelligence artificielle.”