Dirk Van Houwe pilote la transformation numérique de Cras Woodgroup, entreprise de construction spécialisée dans le bois. Quels sont les enjeux d’un tel projet pour une entreprise familiale qui accueille les représentants de la 5e génération ? Et comment a-t-il été perçu par des salariés présents parfois depuis plus de 20 ans dans la société ? Réponses dans le quatrième épisode de “La route digitale”, un podcast de Salesforce en collaboration avec Echo Connect.
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À l’origine du projet de transformation numérique de Cras Woodgroup, une constatation : “Le monde autour de nous était en train de changer”, confie Dirk Van Houwe, Chief Transformation Officer. “Nous sommes partis quatre jours en séminaire de réflexion dans une abbaye. Un cadre sobre, l’idéal pour se focaliser sur la conception d’une stratégie. Après ces quatre jours, on m’a proposé de prendre le lead en la matière. Un titre de Chief Operating Officer a été évoqué, mais il me semblait nécessaire d’afficher clairement notre objectif final dans le titre de ma fonction.”
Dirk Van Houwe a trouvé l’inspiration dans la lecture de spécialistes de la transformation tels que Steven Van Belleghem. “À leurs yeux, le profil idéal pour mener cette aventure se trouve à l’intersection de deux cercles : il doit tout à la fois connaître parfaitement l’entreprise et avoir de l’intérêt pour la transformation numérique, tout en ayant bien sûr les compétences requises.”
Innovation et tradition
“Ce n’est pas parce que vous êtes en pleine transformation digitale que vous n’avez plus besoin des compétences de collaborateurs qui sont là depuis 15 ou 20 ans.”
Entreprise familiale, Cras Woodgroup a tout récemment accueilli la 5e génération. Les traditions y sont donc bien présentes. “Bien sûr, là où il y a du changement, il y a de la résistance”, admet Dirk Van Houwe. “Mais il faut voir le bon côté des choses : durant la préparation, nous avons constaté – sans surprise – que notre entreprise possédait une culture très forte. Or, une telle culture d’entreprise, solide et capable de supporter le changement, est cruciale lorsqu’il s’agit de lancer un projet de transformation en profondeur.”
L’heure était donc à l’ambition. “Nous nous sommes lancé un défi d’envergure : doubler le chiffre d’affaires. Pour atteindre un tel objectif, il faut absolument faire les choses différemment. Mais ce n’est pas parce que vous êtes en pleine transformation que vous n’avez plus besoin des compétences de collaborateurs qui sont là depuis 15 ou 20 ans. La construction est un secteur traditionnel où la connaissance du produit et du marché est très importante. L’idée est donc d’ajouter quelque chose à l’édifice, de préserver cette somme de connaissances et de métiers, et d’y adjoindre une vision. Par exemple, nous conservons la vente classique dans le magasin, mais de plus en plus de clients désirent acheter en ligne, trouver les informations sur un site Internet. Ce sont des choses dont il faut tenir compte, sinon vous n’êtes pas prêt pour le client de demain.”
L’IA au service de la construction
Qui dit transformation numérique dit intelligence artificielle. “En adoptant des logiciels plus performants, nous avons été capables d’exploiter nos données de façon plus efficace et rentable. Nos 15.000 clients génèrent des quantités considérables de données. Trop pour identifier des corrélations au premier coup d’œil. L’IA, notamment avec Salesforce, nous offre la chance d’identifier des tendances et de nous montrer proactifs envers nos clients.” Une dimension essentielle dans un secteur certes traditionnel, mais où “la concurrence devient plus internationale, avec des sociétés que l’on ne connaissait pas voici cinq ans et qui entrent sur le marché belge grâce à la digitalisation. Nos concurrents majeurs sont peut-être encore à venir.”