En s’appuyant sur sa connaissance unique des métiers et sur des partenariats, Cefora veut soutenir la montée en puissance des compétences en intelligence artificielle au sein des entreprises de la commission paritaire 200.
L’intelligence artificielle, en déferlant comme une vague sur le monde des entreprises, ne cesse d’interroger leurs dirigeants. Comment ce saut technologique va-t-il disrupter leur organisation? Quels métiers et fonction seront impactés? Et comment embrasser au mieux cette évolution pour en faire un levier de performance?
Du côté des employés, la crainte récurrente est tout simplement de voir son job disparaître. “Votre poste ne sera jamais pris par l’IA, mais bien par une personne qui maîtrise l’outil mieux que vous”, prévient Olivier Lambert, directeur général de Cefora. “À chacun de s’en emparer de façon pertinente.”
“Votre poste ne sera jamais pris par l’IA, mais bien par une personne qui maîtrise l’outil mieux que vous”
Personne n’est tout à fait novice en la matière, nuance-t-il. Peu ou prou, tout employé recourt à l’IA pour faciliter son travail au quotidien, parfois sans le savoir. “Nous sommes tous les ‘Monsieur Jourdain’ de l’IA quand nous utilisons un traducteur en ligne ou la suggestion de mots sur le clavier de notre smartphone”, rappelle le dirigeant.
Un fossé qui se creuse
Même si ce sera à des degrés d’utilisation divers, 100% des employés seront touchés par le phénomène IA. Le phénomène exige donc une vraie prise de conscience. Il s’agit, pour l’entreprise comme pour l’individu, d’anticiper au mieux l’impact de l'IA sur son secteur ou son activité, et d’imaginer la façon d’intégrer les solutions dans ses process.
Une nécessité qui passe également par le développement d’un esprit critique face aux réponses données par les algorithmes, et par un choix raisonné des outils et de l’usage qu’on en fera. “À tous ces égards, un fossé se creuse entre les grandes entreprises et les PME”, note Olivier Lambert.
Si les premières ont d’ores et déjà organisé l’utilisation de l’IA – acquisition de licences et développement d’une IA interne, stratégie d’exploitation des outils, règles et procédures, etc. –, il subsiste un grand flou au sein des petites structures. “Souvent, on y trouve d’une part des employeurs qui ne savent pas ce qu’ils peuvent ou doivent faire de ce potentiel technologique, et de l’autre, des employés qui exploitent activement l’IA, mais parfois mal ou sans oser le dire, de peur de fragiliser leur position.”
Dépasser la sidération
On comprendra que, dans ce contexte, la question des compétences IA devienne une absolue nécessité. “Le prompting et la lecture critique des résultats issus de l’IA générative vont rapidement devenir des capacités transversales que tout un chacun doit maîtriser”, insiste Olivier Lambert. “Par ailleurs, on ne peut profiter des possibilités de transformation des business models et des fonctions de l’entreprise par l’IA que si l’on comprend bien de quelle manière elle fonctionne. Plus que jamais, les compétences seront le capital essentiel d’une entreprise qui veut rester compétitive et innover, et d’un travailleur qui veut assurer durablement son employabilité.”
Un enjeu que les partenaires sociaux regroupés dans Cefora ont bien saisi. Au-delà de l’impact de l’IA sur le monde du travail, l’organisme s’est interrogé sur la meilleure façon d’intégrer la technologie à son fonctionnement et ses services, et sur le rôle qu’elle veut assumer auprès des entreprises issues de la commission paritaire 200. “Nous agissons maintenant, mais nous nous projetons aussi dans l’avenir afin de devenir le partenaire privilégié en compétences IA des organisations. L’idée est de leur éviter un état de sidération face à ce développement ultrarapide, en les accompagnant dans cette transition.”
Trois volets de formation
Cette ambition se traduit par une offre de formation complète qu’elle entend ouvrir aux quelque 500.000 professionnels regroupés dans la commission paritaire, et qui s’articule en trois volets.
“Nous agissons maintenant, mais nous nous projetons aussi dans l’avenir afin de devenir le partenaire privilégié en compétences IA des organisations.”
D’abord, les compétences générales évoquées plus haut, qui doivent être mobilisables par tous. Elles se compléteront d’introductions aux outils principaux disponibles sur le marché et de considérations éthiques, juridiques et environnementales liées à leur utilisation. C’est ici qu’on enseignera, par exemple, ce qu’est une “hallucination” d’IA générative, et en quoi elle doit inciter tout employé à faire preuve d’esprit critique et à ajuster son utilisation de l’outil à ce pour quoi il a été conçu.
Ensuite, des formations IA focalisées “métiers”, dont certaines sont en cours de développement, par exemple pour les professionnels du marketing, des RH, de la construction et de la comptabilité. “Pour chaque catégorie d’employé, chaque spécialité, chaque niveau de séniorité, nous disposons d’un référentiel de compétences attendues”, souligne Olivier Lambert. “Nous avons confronté celles-ci avec les solutions fournies actuellement par l’IA afin de concevoir des formations qui répondent parfaitement aux besoins de tous.”
Enfin, avec l’aide de ses partenaires, Cefora concevra des formations spécifiques aux métiers de l’IA qu’il proposera aux entreprises IT et technologiques.
Au cœur de l’écosystème
Fort de son expertise et de la légitimité que lui confèrent les 60.000 entreprises de la commission paritaire avec laquelle il travaille (ce sont elles qui financent ses activités à travers les cotisations patronales), Cefora se positionne comme un acteur-clé de l’écosystème d’apprentissage et d’intégration de l’IA dans le tissu économique belge.
Pour renforcer son expertise afin de concevoir ses formations, Cefora a déjà noué des partenariats, par exemple avec l’école de codage BeCode ou Agoria. La fédération belge des entreprises technologiques, du numérique et des télécommunications est un contributeur important de l’ASBL, présent dans ses instances de gouvernance. Olivier Lambert lorgne par ailleurs d’autres partenaires technologiques potentiels avec lesquels il entrevoit une belle complémentarité. “Car si nous ne sommes pas des experts de l’IA, nous sommes de vrais spécialistes en montée de compétences”, conclut le dirigeant.