Autrefois, le management dirigeait l’entreprise et les actionnaires suivaient. La gouvernance d’entreprise a changé, cependant, et revêt désormais une forte dimension internationale. Le paradigme a évolué vers une implication plus large des actionnaires. “Dans leur fonctionnement, les entreprises doivent respecter de nouvelles règles, structures et normes, ce qui exige des qualités spécifiques de la part des dirigeants et des administrateurs”, prévient Fabiaan Van Vrekhem, président de Valpeo et de la société de conseil en leadership Accord Group.
Avec l’importance croissante prise par les critères ESG (environnement, société et gouvernance), les structures de gouvernance des entreprises se retrouvent davantage sous la loupe. On s’attend à ce qu’elles dévoilent leur purpose,leur “raison d’être”, ainsi que leur positionnement en termes de responsabilité sociétale. Elles doivent répondre aux exigences des actionnaires et conserver la confiance de toutes les parties prenantes. Le basculement vers le concept “triple bottom line” – People, Planet and Profit – provoque une transformation en profondeur des modèles de gouvernance.
Leadership stratégique
Pour Larry Fink, président et CEO de BlackRock, le plus grand gestionnaire de patrimoine au monde, aucune entreprise n’échappe à ces changements profonds. Dans une lettre ouverte aux CEO, où il attire l’attention sur les changements climatiques et la nécessité, pour les entreprises, de mettre en place un plan de transition, il écrit: “Nous demandons aux entreprises de publier un plan détaillant en quoi leur modèle d’exploitation est compatible avec une économie Net Zéro. (…) Nous leur demandons d’expliquer de quelle façon ce plan sera intégré dans leur stratégie à long terme et évalué par le conseil d’administration.”
La lettre de BlackRock souligne l’urgence, pour les entreprises, de s’attaquer aux changements climatiques et de se doter d’un plan de transition Net Zéro.
Les entreprises ont besoin d’un nouveau modèle de leadership pour attirer des dirigeants capables de faire face à la complexité accrue du monde de l’entreprise.
La complexité de la gestion des entreprises s’est accrue au même rythme et exige un niveau supérieur de leadership stratégique. Les administrateurs doivent relever le défi qui consiste à définir des critères non financiers pour la mise en place des modèles d’exploitation Net Zéro. Ils doivent également démontrer de quelle manière leur entreprise peut contribuer au progrès social.
En outre, ils ont besoin d’un nouveau modèle qui les aidera à façonner le leadership du futur afin qu’ils puissent attirer des dirigeants capables de faire face à cette complexité accrue.
Qualités spécifiques
La digitalisation – indispensable – et l’évolution vers des modèles de développement durable ont un impact sur le marketing, les finances, les ressources humaines et d’autres volets de la gestion d’une entreprise. Les leaders se voient confier des responsabilités plus ardues et devront les assumer. Quant aux attentes à l’égard des administrateurs, elles sont elles aussi sujettes à un changement de paradigme.
On attend des administrateurs qu’ils prennent part aux débats sur le Net Zéro, les modèles d’exploitation circulaires et numériques et l’évolution des écosystèmes du secteur dans lequel les entreprises opèrent
Cette adéquation n’est plus tant déterminée par l’expérience des dirigeants que par leur capacité à s’inscrire pleinement dans cette nouvelle réalité. Le moins que l’on puisse attendre est qu’ils ou elles participent à augmenter l’éco-efficacité des activités de leur entreprise. Mais il faut d’autres qualités encore pour prendre part aux débats sur le Net Zéro, les modèles d’exploitation circulaires et numériques et l’évolution des écosystèmes du secteur dans lequel les entreprises opèrent.
Nos procédures de sélection des dirigeants et des administrateurs nous permettent d’identifier ces qualités chez les candidats. De cette manière, nous contribuons à une réalité économique dans laquelle les dimensions People, Planet et Profit tentent de trouver leur équilibre.
Fabiaan Van Vrekhem est président de Valpeo et de la société de conseil en leadership Accord Group.