Notre société évolue de manière fulgurante, et cela se ressent également sur notre marché du travail. Les compétences nécessaires pour rester employable évoluent aussi de manière fulgurante. Changement climatique, vieillissement de la population, digitalisation et verdissement de notre économie, combinés à un ralentissement de la croissance de la productivité en Belgique, autant d'évolutions qui nous obligent à nous rendre à l'évidence: “L'apprentissage tout au long de la vie n'est plus un investissement optionnel, mais une nécessité”, prévient Paul Verschueren, Regional Director Flanders chez Federgon. “Pour développer les capacités dont nous avons besoin, trois transitions majeures sont nécessaires: un cadre de référence innovant, un cadre financier stimulant et un cadre institutionnel clair.”
Trois transitions pour assurer l’avenir de l’apprentissage et de la formation tout au long de la vie
Un cadre de référence innovant
Nous devons oser considérer l'apprentissage tout au long de la vie comme un processus continu, tant sur le plan professionnel que privé. “Notre façon actuelle de voir les choses limite encore trop souvent l'apprentissage tout au long de la vie aux environnements d'apprentissage formels”, observe Paul Verschueren. Nous avons besoin d’une perspective plus large, qui englobe diverses formes d'apprentissage telles que l'apprentissage informel, hybride et social.
“Notre façon actuelle de voir les choses limite encore trop souvent l'apprentissage tout au long de la vie aux environnements d'apprentissage formels”
Un cadre financier stimulant
“Les pouvoirs publics belges investissent beaucoup de moyens dans l'éducation et la formation professionnelle, mais la question est de savoir si tous ces moyens sont dépensés correctement”, souligne Verschueren. Federgon préconise une politique qui encourage l'esprit d'entreprise dans le domaine du Learning & Development et qui permette au marché de répondre à l'évolution des besoins en matière d'apprentissage.
“Les évaluations concernant le KMO-portefeuille (mesure d’aide visant les PME pour l’achat e.a. de formations) et le Vlaams Opleidingsverlof (congé-éducation flamand) montrent par exemple que les mesures d’aide axées sur la demande sont une réussite”, indique encore Paul Verschueren. Une étude du groupe Technopolis conclut ainsi que la croissance de la productivité, de l'emploi (en ETP) et de la valeur ajoutée est plus importante chez les utilisateurs du KMO-portefeuille que dans le groupe de contrôle. Une évaluation du Vlaams Opleidingsverlof montre que cette mesure est parvenue à atteindre les travailleurs peu qualifiés, un groupe cible traditionnellement sous-représenté. Il est clair que le modèle de financement axé sur la demande et celui axé sur l'offre présentent tous deux des avantages et ont donc leur place dans le paysage de la formation.
“Nous préconisons de passer d'un droit à la formation à une culture de l'apprentissage tout au long de la vie où chacun prend ses responsabilités”
Un cadre institutionnel clair
Une politique commune en matière d’apprentissage tout au long de la vie est nécessaire, de préférence sous l'égide d'un seul gouvernement qui prend l'initiative et fixe les règles du jeu. “Les gouvernements régionaux qui partent d'une perspective de carrière large peuvent créer un cadre qui dépasse et en même temps relie tous les acteurs individuels.” Ainsi, les gouvernements doivent développer une compréhension de l'évolution future des compétences et des métiers, et pourront l'utiliser pour aider les citoyens à prendre leur carrière en main. Un gouvernement qui regroupe les résultats des recherches et met en place un cadre, crée le terrain de jeu dans lequel les prestataires de formation peuvent répondre de manière créative et innovante aux besoins réels.
Dans “Un avenir pour l'apprentissage. Apprendre pour l'avenir”, nous formulons plusieurs recommandations susceptibles de réaliser les transitions nécessaires. “Nous préconisons de passer d'un droit à la formation à une culture de l'apprentissage tout au long de la vie où chacun prend ses responsabilités”, conclut Paul Verschueren.