“Nous visons une réduction des émissions de CO2 de 40% sur l'ensemble du cycle de vie de nos véhicules”

Les véhicules électriques sont plus simples dans leur configuration que leurs homologues thermiques, et donc moins sujets aux pannes, pointe d’emblée Fanny De Leenheer, attachée de presse du groupe BMW Belux. “Les freins s'usent moins vite grâce au système de freinage régénératif, par exemple. En réalité, ce sont toutes les pièces d'usure qui se révèlent plus durables dans un véhicule électrique que dans un véhicule thermique.”

Un moteur électrique qui affiche un million de kilomètres au compteur est quasi neuf parce qu'il n'a subi aucune friction, embraie Damien Deroanne, CEO de ROMAX Consult et auteur d’Electric-Gate. Faut-il diaboliser la voiture électrique? “Quant à l’usure des batteries, une enquête assez récente a montré que la batterie perd à peine 5% de sa capacité après 100.000 km. On considère qu’à 80%, la batterie commence à être vraiment usée, ce qui représente 400.000 km. Mais après 400.000 km, un moteur thermique est bien souvent mort et enterré!”

Cercle vertueux

En matière de durabilité, il faut bien entendu prendre en compte la totalité du cycle de vie du véhicule – le fameux cradle-to-cradle, qui inclut tout le cycle de production. “Chez BMW, nous visons une réduction des émissions de CO₂ de 40% sur l'ensemble du cycle de vie d'un véhicule”, avance Fanny De Leenheer. “Cela passe par la chaîne d'approvisionnement, la production et l'utilisation de la voiture. Nous accordons notamment une grande importance à l'impact environnemental de l'extraction des matières premières liées aux batteries.”

En outre, une batterie est quasi intégralement recyclable, pointe Damien Deroanne. “On collecte les batteries, on les désassemble… Tous les constructeurs ont l’obligation de recycler au minimum 85% de leurs batteries, et d'intégrer dans les batteries neuves pour 40% de matériaux recyclés. On rentre petit à petit dans un cercle vraiment vertueux.”

Enfin, les batteries reçoivent une seconde vie dans des systèmes de stockage stationnaire, prolonge Fanny De Leenheer. “Prenez notre usine à Leipzig: elle comprend une ‘ferme’ de 700 anciennes batteries de notre i3, qui stockent l'électricité produite par les éoliennes alimentant le site. La boucle est bouclée.”

Toujours plus de technologie

Pour l’avenir, Damien Deroanne entrevoit des voitures “de plus en plus connectées, autonomes, partagées et, bien sûr, électriques. L'autre grand phénomène concernera la mobilité multimodale, avec un ensemble de solutions de mobilité regroupées dans une seule chaîne, accessibles par un badge ou une application unique.”

Le futur passera par toujours plus de technologie, conclut Fanny De Leenheer. “Avec par exemple la conduite autonome, où la voiture devient une sorte de compagnon, et cette idée d'intelligence artificielle où la voiture reconnaît son conducteur et interagit réellement avec lui comme avec les passagers.”