Nos voitures sont désormais des bijoux de technologie embarquée. De quoi parle-t-on quand on évoque les smart cars et autres voitures connectées? Dans ce podcast, Amélie Cardyn (Agoria) et Bastien Van den Moortel (Mercedes-Benz Belgium Luxembourg) échangent autour des innovations qui équiperont la voiture du futur.
Grâce aux capteurs dont elle est truffée, à l’extérieur comme à l’intérieur de l’habitacle, “la voiture connectée analyse son environnement et communique vers le cloud, éventuellement vers l’infrastructure, et à l’avenir vers les autres véhicules”, précise Amélie Cardyn, Business Group Leader spécialisée dans les solutions de mobilité chez Agoria. “Elle sera ‘intelligente’ lorsqu’elle utilisera ces informations pour la conduite elle-même, la sécurité, le confort de l’usager. Par exemple via le freinage automatique et la détection de panneaux de circulation.”
La voiture intelligente détectera en outre les habitudes du conducteur et agira en fonction d’elles – certaines applications sont déjà réalité, note Bastien Van den Moortel, Press Relations Manager chez Mercedes-Benz Belgium Luxembourg. “Par exemple, si vous téléphonez tous les jours à votre moitié en partant du bureau, votre voiture vous propose automatiquement de le faire. Et si elle sent que vous êtes stressé, elle vous conseille un massage et de la musique douce.”
Le mythe du hacker
La “vraie” voiture du futur sera celle qui s’intégrera parfaitement à la smart city. “C’est ce que nous appelons la communication Car-to-X. La voiture produira des myriades de données, via les capteurs de pluie, le système antipatinage, etc. Des informations qu’elle échangera avec d’autres véhicules.”
“La voiture étant sur le terrain, elle est en situation de collecter des données pouvant servir à une immense variété de choses”, embraie Amélie Cardyn. “L’état des routes, la qualité de l’air, la détection de bruits suspects, tels qu’un cri… Ce sera potentiellement utile pour les autorités locales, le fédéral, des associations, la police… Les usages possibles sont infinis.”
“La voiture étant sur le terrain, elle est en situation de collecter des données pouvant servir à une immense variété de choses.”
La multiplication des technologies embarquées entraîne-t-elle un accroissement des risques liés à la cybersécurité? “Effectivement, c’est pourquoi Mercedes-Benz investit massivement dans la sécurisation de toutes ces données”, répond Bastien Van den Moortel. “En revanche, l’image du hacker qui prendrait le contrôle d’une voiture connectée sans clé ni outil, c’est bien un mythe!”
Couloir de sécurité
Quant à la voiture autonome, un certain nombre d’obstacles se dressent encore sur son chemin, notamment en termes d’infrastructure, souligne l’experte d’Agoria. “C’est plus facile quand tout est bien lisible, telles les lignes blanches sur l’autoroute. Ce l’est moins en centre-ville, par exemple.”
“Une de nos voitures a reconnu la sirène d’une ambulance et créé automatiquement un couloir de sécurité.”
Mercedes-Benz dispose justement d’un vaste site à Sindelfingen, en Allemagne, dédié aux expérimentations autour de la voiture autonome. Avec des résultats parfois étonnants, conclut Bastien Van den Moortel: “Nous avons fait un essai avec une voiture qui a parfaitement reconnu la sirène d’une ambulance – sans la confondre avec une sirène de police – et qui a créé automatiquement un couloir de sécurité.”