Google et Universal veulent rentabiliser les chansons générées par l’IA
Face à la vague de morceaux générés par des intelligences artificielles, les labels et ayants droit cherchent une solution pour ne pas être lésés.
Ce qui se profilait comme un problème majeur pour les détenteurs de droits pourrait se transformer en opportunité commerciale. Depuis plusieurs mois, l'essor de l'IA générative a donné lieu à une série de chansons "deepfake", c’est-à-dire qui imitent de manière convaincante la voix, les paroles ou le son d'artistes établis, souvent sans leur consentement ou celui de leurs ayants droit.
La voix de Frank Sinatra a été utilisée dans une version de la chanson hip-hop "Gangsta's Paradise", tandis que celle de Johnny Cash a été utilisée dans une réinterprétation du single pop "Barbie Girl". Depuis peu, un utilisateur de YouTube appelé PluggingAI propose des chansons imitant les voix des rappeurs Tupac et Notorious B.I.G., aujourd'hui décédés.
L'objectif est de mettre au point un outil permettant aux fans de créer ces morceaux de manière légitime et de payer les détenteurs des droits d'auteur en contrepartie.
Pour contrer ce phénomène, Google et Universal sont en pourparlers pour mettre sous licence les mélodies et les voix des artistes pour des chansons générées par l'intelligence artificielle, alors que le secteur de la musique tente de rentabiliser l'une de ses plus grandes menaces.
L'exemple YouTube
Les discussions entre le géant technologique et la maison de disque, rapportées par le Financial Times, sont au stade préliminaire, mais les intentions sont réelles. L'objectif est de mettre au point un outil permettant aux fans de créer ces morceaux de manière légitime et de payer les détenteurs des droits d'auteur en contrepartie, ont déclaré des personnes proches des négociations.
L’essor des chansons générées par l'IA est comparée dans le secteur musical aux premiers jours de YouTube, lorsque les utilisateurs ont commencé à ajouter des chansons populaires comme bande-son des vidéos qu'ils créaient. L'industrie musicale a passé des années à se battre avec YouTube – aujourd'hui propriété de Google – pour violation des droits d'auteur et les deux parties ont établi un système qui lui rapporte aujourd'hui environ 2 milliards de dollars par an pour ces vidéos générées par les utilisateurs.
En avril, Universal Music a déjà exhorté les plateformes de streaming musical comme Spotify à empêcher les services d'intelligence artificielle de récupérer leurs chansons sans autorisation ni paiement, a rapporté le Financial Times. Le major, qui contrôle environ un tiers du marché mondial de la musique, a demandé à Spotify et à Apple de couper l'accès à son catalogue musical aux développeurs qui l'utilisent pour former des technologies d'IA. Couper à la source ne semble pas suffisant. Pour contrer cette avancée technologique, le secteur va devoir rivaliser technologiquement.
Les plus lus
- 1 Gouvernement wallon: la note de Pierre-Yves Jeholet prônant un contrôle plus serré des chômeurs est validée
- 2 Élections communales: après recomptage des votes, le MR perd un siège au profit d'Ecolo à Bruxelles-Ville
- 3 Une banane scotchée achetée 6,2 millions de dollars par un entrepreneur crypto
- 4 Gouvernement fédéral: l'Arizona se voit confier la discussion sur le budget des soins de santé
- 5 Indépendant en société: avez-vous intérêt à constituer une réserve de liquidation?