Publicité

De nouvelles créations belges à Avignon

Dans "On est sauvage comme on peut", le Collectif Greta Koetz tisse un drame absurde fait de musique et d’humour noir. ©Dominique Houcmant

Le Théâtre des Doms a sélectionné quatre premières créations de jeunes compagnies. Un tremplin pour les étoiles?

Quatre premières créations de jeunes compagnies sur 10 spectacles: pour cette nouvelle édition du festival OFF d’Avignon, le théâtre des Doms a fait le pari de la jeunesse. "On est sauvage comme on peut", du collectif Greta Koetz; "Des caravelles et des batailles", de la compagnie Wirikuta; "Suzette Project", de Daddy & Cie, "La vrille du chat", de Back Pocket. Qui sont ces jeunes talents sélectionnés par Alain Cofino Gomez pour 4 semaines de représentations, et que représente pour eux ce tremplin vers une possible tournée? Rencontre avec Antoine Cogniaux (Collectif Greta Koetz), Benoît Piret et Eléna Doratiotto.

"On est sauvage comme on peut" a été créé au dernier Festival de Liège et sera programmé à L’Ancre en décembre et au Théâtre national en janvier. Ce passage par Avignon, c’était espéré?
Antoine Cogniaux: Il nous a fallu 4 ans pour monter cette première création. Exister en tant que collectif prend du temps. On a enchaîné les étapes de travail, dont une résidence aux Doms l’an dernier. Nourrir une envie sur des temps aussi longs n’est pas évident. Au départ, on est habité par une nécessité très forte, mais comment la faire tenir sur le long terme?

Publicité

"Il est devenu impossible d’être produit par un théâtre sans avoir effectué au préalable de nombreuses résidences."

Antoine Cogniaux
Collectif Greta Koetz

Aujourd’hui, il est devenu impossible d’être produit par un théâtre sans avoir effectué au préalable de nombreuses résidences, ni sans avoir un projet avancé et montrable, mais pour cela il faut avoir beaucoup travaillé en se débrouillant à la petite semaine, grâce au chômage ou en enchaînant les petits boulots. C’est la condition nécessaire pour faire ce qui nous intéresse.

Quel est l’ADN de votre collectif?
AC: Le collectif Greta Koetz se compose de 9 personnes, toutes issues du Conservatoire de Liège, à un membre près. L’identité de la compagnie est en construction, on a seulement posé les premières pierres – un vocabulaire et des envies communes liées au rapport au jeu, à la musique. On travaille à partir de lectures, de films, de matériaux divers. Personne n’a le pouvoir de trancher, on discute longtemps sur chaque élément. Avec le temps, certaines choses qui posaient de terribles problèmes deviennent parfois des évidences, comme dans la vie.

Concrètement, comment se développe un spectacle aussi décalé que celui-ci?
AC: Le projet s’est beaucoup transformé avec le temps. On a travaillé sans texte écrit. L’écriture de plateau a débouché sur un canevas assez précis, qui nous laisse toutefois une marge de manœuvre à chaque représentation. Certains personnages prennent plus de place d’un soir à l’autre, en fonction de ce qui se passe sur scène ou de l’accroche du public. On mélange toujours humour et tragique, mais les proportions peuvent s’inverser selon les représentations. Les Doms offrent une grande proximité avec le public, ce qui est un avantage indéniable dans ce cas-ci.

Benoît Piret, vous faites partie du Raoul Collectif, Eléna Doratiotto, du collectif La Station, mais il s’agit ici de votre première création à deux…
BP: Beaucoup d’intuitions nous rassemblent, nous voulions explorer une théâtralité différente, qui joue sur la suggestion et l’imagination par l’humour et les codes du théâtre. On a entamé un processus de création à L’L pendant deux ans, puis c’est devenu une création collective par l’implication de chacun des comédiens. Tout le monde s’est approprié notre proposition de départ, et les acteurs ont énormément nourri le texte sur le plateau. On a eu la chance d’avoir une équipe formidable, très investie dans le projet.

C’est une première expérience aux Doms pour tous les deux?
ED: Oui, c’était très inattendu, on était surpris mais d’autant plus heureux de leur audace de nous avoir choisis. Avignon est évidemment un merveilleux tremplin pour faire tourner le spectacle, mais c’est aussi une opportunité rare de continuer à le jouer et d’avoir une vraie série de représentations sur un mois. C’est un tout jeune spectacle qu’on n’a encore joué qu’à Vitry, Liège et Mons.

Publicité
Zoom sur deux spectacles
  • "Des caravelles et des batailles", Compagnie Wirikuta

 Nous voilà hors de l’agitation du monde, dans un espace-temps où évolue un curieux microcosme. Inspiré entre autres par "La montagne magique" de Thomas Mann, ce conte poétique ouvre un espace pour l’imaginaire, autorise l’utopie. Une formidable expérience de théâtre tout en sensibilité.

 Jusqu’au 27/7 à 17h (relâche les 10, 16 et 23)

 

  • "On est sauvage comme on peut", Collectif Greta Koetz

 Lors d’un repas entre amis, la demande surréaliste de l’hôte va faire basculer la banalité des rapports vers une sauvagerie jubilatoire. Un drame absurde tissé de musique et d’humour noir, qui fait l’éloge de la passion et du goût d’être en vie.

 Jusqu’au 27/7 à 19h40 (relâche les 10, 16 et 23)

 Théâtre les Doms, à Avignon. www.lesdoms.eu

 

 

Publicité
En 2024, le gaz russe transitant par l'Ukraine représente encore 5% du total des importations de l'UE, contre 11% en 2021.
Le gaz russe donne un nouveau coup de chaud aux prix énergétiques européens
La fin d'un contrat permettant le transit de gaz russe par l'Ukraine rajoute une couche de pression sur les prix du gaz, déjà poussés vers le haut par la baisse des importations de GNL, l'utilisation des stocks et le froid.
Messages sponsorisés