Les annonceurs enfin prêts à revenir sur X pour s'attirer les faveurs du duo Trump-Musk?

La fin de l'année 2023 s'était révélée particulièrement difficile pour le réseau social X, ex-Twitter. Suite à son rachat par le milliardaire Elon Musk, pléthore d'annonceurs avaient annoncé leur départ de la plateforme. Leurs publicités s'étaient en effet retrouvées dans le même fil que des publications antisémites et d'autres discours haineux, compromettant leur réputation.

Au premier semestre de 2024, les dépenses publicitaires totales des 100 plus grands annonceurs sur X ont ainsi plongé de 68% par rapport à la même période de 2022, juste avant le rachat par Elon Musk. La valorisation de la société, elle, aurait été divisée par quatre par rapport aux 44 milliards de dollars déboursés en avril 2022.

Le "boycott" en train d'être levé?

Mais maintenant que le CEO du groupe s'apprête à rejoindre le futur gouvernement du président élu Donald Trump, à la tête du "département de l'Efficacité gouvernementale", le vent semble tourner pour X.

Dans le Financial Times, plusieurs dirigeants du secteur des médias évoquent que de grandes marques sont prêtes à faire leur retour sur la plateforme afin de s'attirer les faveurs de la nouvelle administration américaine. Parmi les raisons invoquées figurent notamment le fait que X pourrait bientôt être utilisé pour davantage de communications officielles de la part du gouvernement Trump, ce qui rendrait en partie ses lettres de noblesse au réseau social.

Le mois dernier, X avait annoncé le retour d'Unilever (Dove, Ben & Jerry's, Knorr, Lipton, Magnum…) parmi ses annonceurs. Selon le magazine spécialisé AdWeek, Comcast (qui détient NBC, Universal et DreamWorks), IBM, Warner Bros Discovery, Lionsgate ou encore Disney investissent aussi à nouveau dans la pub sur X, mais avec des montants moindres que par le passé.

Quel risque réputationnel?

De son côté, Elon Musk avait expliqué durant la campagne que "le boycott était en train d'être levé" et qu'il le serait entièrement si Trump gagnait. Le lendemain de l'élection, le trafic quotidien sur X a d'ailleurs bondi, dépassant les 83 millions d'utilisateurs, contre une moyenne se situant autour de 65 millions habituellement.

Mais dans le même temps, 115.000 utilisateurs de X ont supprimé leur compte ce même jour, le pire de son histoire, signe d'une désapprobation de la plateforme et de son leader de la part d'une partie du public. Le trafic sur Threads, le réseau social concurrent développé par Meta, est, lui, en forte croissance.

Plusieurs noms influents dans la publicité estiment dès lors que des entreprises comme Apple devraient rester à l'écart de X, le risque réputationnel restant trop important. La prudence resterait ainsi le maître-mot.