Pourquoi J. D. Vance, le colistier de Donald Trump, inquiète les Européens
J. D. Vance, le colistier de Donald Trump, est un fervent partisan de la devise "America First", qui prône l'isolationnisme et le protectionnisme. Son positionnement ne fait pas les affaires des Européens.
Un éventuel retour de Donald Trump, 78 ans, à la tête des États-Unis inquiète de nombreux chefs d'État européens. Et le colistier que le candidat républicain s'est choisi n'est pas de nature à les rasséréner sur le programme qu'appliquerait le milliardaire s'il pouvait à nouveau diriger la première puissance économique mondiale. Pas du tout.
Trump a opté pour J. D. Vance, 39 ans, encore tout frais en politique puisqu'il n'est sénateur que depuis un an et demi. Le poulain s'inscrit parfaitement dans la lignée des pensées du maître. Voire plus à droite encore.
J. D. Vance s'oppose à l'aide et à l'engagement américain dans les conflits étrangers.
America First
Le sénateur de l'Ohio est un fervent défenseur de la devise "America First", si chère à Trump et qui ancre l'isolationnisme des États-Unis par rapport au reste du monde, ainsi que le protectionnisme.
Ainsi, le nouveau bras droit du candidat républicain s'oppose à l'aide et à l'engagement américain dans les conflits étrangers. Or, actuellement, Washington se tient résolument aux côtés de l'Ukraine, attaquée par la Russie depuis presque deux ans et demi. Les Américains sont un pion majeur de l'Otan.
Tout cela changera si le ticket Trump-Vance remporte le scrutin présidentiel du 5 novembre prochain. La Maison-Blanche ne misera plus sur les alliances internationales et la promotion de la démocratie...
Sans l'apport américain, les efforts des Européens, déjà consentis et ceux à venir, seraient insuffisants pour contrer l'agression russe.
Opposé à l'aide à l'Ukraine
J. D. Vance, qui est un ancien Marine, apparaît encore plus obtus que son patron à l’égard de l’Ukraine. Il se dit opposé à toute aide supplémentaire à l'Ukraine et souhaite la conclusion, aussi vite que possible, d'un accord de paix, que Donald Trump négocierait.
Or, les États-Unis, comme l'Union européenne, ont engagé de coûteux plans de soutien en faveur de Kiev, notamment pour la livraison d'armes et de matériel militaire. Une enveloppe de 61 milliards de dollars avait été approuvée en avril dernier à la Chambre et au Sénat. Sans l'apport américain, les efforts des Européens, déjà consentis et ceux à venir, seraient insuffisants pour aider le président Zelensky à contenir l'agression russe.
On sait les critiques de Donald Trump à propos d'une dépendance de l’Europe à l’égard des États-Unis. Il répète qu'il ne défendra pas les membres de l'Otan n'atteignant pas leurs objectifs en matière de dépenses pour la sécurité.
L'intransigeance de son vice-président ne favoriserait pas la bonne entente au sein de l'organisation transatlantique... L'Europe risque donc d'être de plus en plus isolée.
Repli économique
J. D. Vance défend la cause du travailleur américain, en misant sur un repli économique. Ce qui va de pair avec des droits de douane accrus ou le blocage des fusions avec des sociétés internationales.
On sait que le candidat républicain à la présidentielle américaine veut augmenter toutes les taxes sur les produits chinois. Son colistier approuve avec enthousiasme cette stratégie. J. D. Vance compte visiblement envenimer la guerre commerciale que le démocrate Joe Biden a déjà réveillée avec Pékin en quadruplant les droits de douane, les amenant à 100%, sur les voitures électriques.
Difficile de voir l'Europe gagnante dans tout ça...
Mais le profil de son colistier pourra-t-il ramener des électeurs vers Donald Trump? Oui, cela pourrait peser dans des États tels que le Michigan, la Pennsylvanie ou le Wisconsin, où les électeurs considèrent l’économie comme une question déterminante. Ces États sont des swing states, qui penchent tantôt du côté démocrate, tantôt du côté républicain, et qu'il faut absolument parvenir à séduire pour remporter les clés de la Maison-Blanche.
- Trump a choisi J. D. Vance, 39 ans, comme colistier.
- J. D. Vance est un ancien Marine favorable au protectionnisme et à l'isolationnisme.
- Il ne compte pas encourager l'aide américaine en faveur de l'Ukraine, que l'Union européenne veut continuer à soutenir.
- En cas de victoire du duo Trump-Vance, les Européens risquent de se sentir bien isolés sur la scène internationale.
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