Les livraisons et immatriculations de voitures en plein boom
Les usines tournent à plein régime et les livraisons de véhicules repartent à la hausse. Mais le marché belge devient structurellement orienté vers les voitures de société.
"On a récupéré plus ou moins la moitié du chemin par rapport au niveau pré-covid", dit Didier Blokland, directeur communication de Stellantis. À la lecture des immatriculations semestrielles, on se rend compte que les livraisons de voitures reprennent des couleurs en Belgique après un plus bas sur près de 20 ans en 2022.
Après un boom de 51.760 immatriculations en juin, le marché belge se situe à 264.475 immatriculations, une progression de 35,4% par rapport au premier semestre 2022.
Avec des carnets de commandes records l'année passée suite aux problèmes d'approvisionnement, il était écrit dans les astres que les chiffres allaient être bons sur ces six premiers mois.
Cela va même un peu plus vite qu'anticipé par le marché. Les "délais sont presque de retour à la normale sur de nombreux modèles", détaille ainsi Jeroen Lissens, directeur communications de BMW en Belgique.
Beaucoup de gens ont commandé leurs véhicules très tôt, ce qui pose de vrais défis au niveau de la synchronisation du timing", détaille Jean-Marc Ponteville, porte-parole de D'Ieteren Auto.
"À plus long terme, on s’attend à une baisse du marché automobile. Avec un niveau de vente qui devrait se situer entre 420.000 et 450.000 par an."
Les stocks de voitures sont importants, la logistique n'en est que plus complexe. Et quand des véhicules arrivent plus tôt, il s'agit souvent de les stocker jusqu'à ce que la date du contrat du véhicule précédent arrive à son terme.
Quel marché sous-jacent?
Le marché automobile belge n'a peut-être jamais été aussi compliqué à bien sentir avec cet effet de retard des livraisons. Ce qu'il faudrait d'abord regarder, c'est le nombre de commandes qui est un meilleur indicateur du marché.
Problème, le changement de législation sur les véhicules de société au premier juillet a précipité un bon nombre de commandes, avec des records pour certaines marques en juin, en particulier sur les hybrides à prise, rendant même ce boom des commandes un peu artificiel.
Il faudra donc attendre l'année dans son entièreté pour avoir une meilleure vue de la forme du marché automobile. Certaines leçons sont néanmoins déjà claires.
Dans le secteur, on sait que les niveaux d'avant covid ne seront pas de retour de si tôt. Chez Stellantis, on s'attend ainsi à un marché belge à 495.000 immatriculations en 2023. "À plus long terme, on s’attend à une baisse du marché automobile. Avec un niveau de vente qui devrait se situer entre 420.000 et 450.000 par an", dit Ponteville.
BMW reste impressionnant
Dans un marché des véhicules neufs où les livraisons aux entreprises pèsent environ 2/3 du marché dans son ensemble, BMW tire plus que jamais son épingle du jeu. La marque reste numéro 1 sur le marché belge avec 10,23% du marché.
Mais surtout, ce qui pouvait paraître passager devient de plus en plus structurel : les particuliers achètent de moins en moins de véhicules neufs. "Le marché du véhicule d'occasion prend de l’ampleur et prend de la valeur", confirme Blokland. Les nouveaux usages de mobilité en ville où les quadricycles ne rentrent pas non plus dans les immatriculations.
La durée de vie des véhicules est vouée à augmenter avec les électriques, avec "des véhicules futurs d'une durée de vie de 20 ans pour 3 ou 4 propriétaires au lieu de 12 ans actuellement".
"Le marché auprès des particuliers est toujours complexe. On l’a déjà vu au Salon de l’auto avec l'inflation des prix et des gens qui ne savent pas très bien que choisir. Par contre, le marché de l’occasion se porte pas mal", abonde Ponteville. Si bien que des marques très tournées vers le marché particuliers doivent se démener. Prenez le groupe Renault: ses marques ne sont que sixième et huitième des immatriculations mais "Dacia est numéro 1 et Renault deuxième ou troisième dans le marché aux clients particuliers", assure Karl Schuybroek, porte-parole de Renault.
Blokland explique que la durée de vie des véhicules est vouée à augmenter avec les électriques avec "des véhicules futurs d'une durée de vie de 20 ans pour 3 ou 4 propriétaires au lieu de 12 ans actuellement".
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