Le numéro 2 de Google prend du galon

"Le moment était venu pour Sundar d’être le directeur général de Google", explique sobrement Larry Page, le co-fondateur et actuel patron du moteur de recherche.

Lundi 10 août, la firme de Mountain View a chamboulé sa structure d’entreprise. Elle a créé Alphabet, une holding de contrôle de l’ensemble de ses activités. Google devient une filiale, centrée autour du cœur de métier de l’entreprise et désormais dirigée par Sundar Pichai.

À 43 ans, c’est la consécration pour le discret responsable de Google. C’est aussi le résultat d’une ascension rapide au sein du géant du Web, qu’il a rejoint en 2004. Il n’est alors qu’un simple "product manager", comme il en existe tant sur le campus de la société à Mountain View. Il a gravi tous les échelons, sans jamais faire de vagues. Et "sans se créer des ennemis", explique Chris Beckman, un ancien responsable de la société. "Il a monté l’une des meilleures équipes de Google", ajoute-t-il.

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  • Né en 1972 à Chennai (Inde)
  • Rejoint Google en 2004
  • Lance Chrome en 2008
  • Prend la tête d’Android en mars 2013
  • Devient le numéro deux de Google en octobre 2014
  • Est nommé directeur général du moteur de recherche en août 2015

Depuis octobre 2014, Sundar Pichai occupait les fonctions de vice-président en charge des produits. Un poste nouvellement créé dans l’organigramme qui faisait de lui le numéro 2 de la société. Homme de confiance de Larry Page, "il gérait déjà les activités historiques de Google, note Colin Gillis, analyste chez BGC Partners. Rien ne change donc vraiment". Le co-fondateur du groupe ne tarit pas d’éloges sur son successeur. "Je suis très chanceux de pouvoir compter sur une personne aussi talentueuse que lui pour diriger le nouveau Google", explique-t-il.

Né en Inde en 1972, Sundar Pichai rejoint les Etats-Unis pour poursuivre son cursus universitaire. Son parcours rappelle ainsi celui de Satya Nadella, le directeur général de Microsoft. Diplômé de Stanford et de la Wharton School, il débute sa carrière au sein du fabricant de semi-conducteurs Applied Materials, avant de rejoindre le cabinet de consultants McKinsey. Il est recruté par Google en 2004.

Avec les récents soucis de santé de Larry Page, Sundar Pichai était devenu le nouveau visage public de Google. Depuis deux ans, le responsable mène ainsi la keynote de la conférence annuelle Google I/O.

Symbole des ingénieurs indiens

L’accent marqué de Sundar Pichai laisse peu de doutes sur ses origines indiennes. Avec Satya Nadella, il est le symbole de cette génération d’ingénieurs indiens qui réussissent dans la Silicon Valley.

À Mountain View, Sundar Pichai commence à travailler sur la barre d’outils de Google, une extension s’ajoutant au navigateur Internet Explorer de Microsoft. Convaincu du danger de simplement se reposer sur cette dernière, il persuade alors Larry Page de lancer Chrome, un concurrent à Internet Explorer. Le succès est au rendez-vous: Chrome est aujourd’hui le navigateur le plus utilisé dans le monde.

"Sundar a le talent de concevoir d’excellents produits faciles à utiliser", assure Larry Page. En mars 2013, le dirigeant de Google décide ainsi de lui confier les clés d’Android, suite au départ d’Andy Rubin, le créateur du système d’exploitation mobile qui équipe la grande majorité des smartphones et tablettes vendus dans le monde. Sous sa responsabilité, Android gagne en simplicité et en efficacité.

La réussite de Sundar Pichai attire. En 2011, Twitter essaie de le débaucher. Mais l’étoile montante de Google aurait perçu un chèque de 50 millions de dollars pour ne pas céder aux sirènes du réseau micro-blogging. En le nommant directeur général du moteur de recherche, Larry Page s’assure aussi que le responsable n’aura pas d’autres envies ailleurs.

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