Le tragique retour du G.I. Hubbard
L'histoire rappelle celle racontée en 1998 par Steven Spielberg dans "Il faut sauver le soldat Ryan". Comme le soldat Ryan, le sergent Hubbard, 33 ans, bénéficie de la règle "du seul survivant", qui permet d'éviter qu'une famille ne perde tous ses enfants dans un conflit.
(afp) Le sergent Jason Hubbard a été rapatrié d'Irak ce week-end pour enterrer son plus jeune frère, mort presque sous ses yeux mercredi. Comme lui, il s'était engagé après qu'un attentat près de Falloujah eut coûté la vie à Jared, le cadet de la fratrie.L'histoire rappelle celle racontée en 1998 par Steven Spielberg dans "Il faut sauver le soldat Ryan".
Comme le soldat Ryan, le sergent Hubbard, 33 ans, bénéficie de la règle "du seul survivant", qui permet d'éviter qu'une famille ne perde tous ses enfants dans un conflit.Il pourra choisir de rester dans l'armée mais de ne plus être envoyé au combat.Cette règle avait été mise en place par l'armée américaine en 1942, quand les cinq frères Sullivan --George, Frank, Joe, Matt et Al-- étaient morts dans le naufrage de l'USS Juneau coulé dans le Pacifique par une torpille japonaise."La fiction imite la vie et malheureusement parfois la vie imite la fiction", a commenté un responsable de l'armée sous couvert de l'anonymat.Nathan Hubbard, 21 ans, est mort mercredi avec 13 de ses camarades, dans le crash d'un hélicoptère Black Hawk au nord de l'Irak, un des pires accidents de ce genre survenu dans le pays depuis l'invasion américaine en 2003.
Son frère aîné Jason se trouvait dans un autre hélicoptère qui accompagnait son Black Hawk au cours d'un vol de nuit. Selon l'armée, le crash est dû à un problème mécanique et pas à une attaque d'insurgés irakiens.
Jason et Nathan s'étaient engagés ensemble en 2005 après la mort de leur frère cadet Jared, en 2004, ont rapporté les médias californiens.Le jeune homme de 22 ans avait péri dans un attentat à la bombe à Falloujah, le fief des insurgés sunnites à 100 km à l'ouest de Bagdad.Dans une interview accordée en 2005, Nathan Hubbard avait laissé entendre qu'il comptait rejoindre l'armée pour venger la mort de son frère cadet."Il y a un tas de choses qui me trottent dans la tête. Y aller pour lui rendre hommage et il y a sûrement un peu de désir de vengeance en moi", reconnaissait alors le benjamin de la famille.Quelques mois plus tard, il s'est engagé avec son grand frère Jason, un ancien policier.
Pour la mère des trois garçons, Jason a revêtu l'uniforme, et servi dans la même unité que Nathan, pour tenter de protéger son petit frère.Interviewé une nouvelle fois juste avant de partir pour l'Irak, Nathan ne se montrait pas particulièrement inquiet des risques qu'il encourait.
"Il y a des gens qui vont être blessés et d'autres tués, c'est une réalité qu'il faut accepter mais il ne faut pas s'y arrêter", avait confié le jeune homme, avant d'ajouter: "Si j'avais peur de mourir, je vivrais de façon trop prudente et ce que je veux c'est avoir une vie formidable".Tim Rolen, un prêtre et ami de la famille, a tenté d'expliquer à la presse à quel point cette épreuve était difficile à vivre pour la famille Hubbard."Je n'utiliserais pas le mot détruite. C'est une famille aux liens très forts et cela ne va pas les détruire, mais ils n'en seront pas loin", a-t-il confié au quotidien local the Fresno Bee.
Photo Belga