Comment savoir si on fait un burn-out
  • Laurence: Tu m’étonnes. T’en fais pas trop, frérot?

  • Olivier: J’ai pas le choix, j’ai un boulot de dingue et il faut bien que les choses se fassent. Tiens, hier par exemple…

Les symptômes du burn-out

7h02 “Bonjour Olivier, il faut changer le plan de la réunion de 15h avec le client. Je t’appelle.”

10h00 “Le petit est malade, rendez-vous à 17h chez le médecin, tu peux t’en charger?”

Comment éviter un burn-out
Epuisement professionnel quoi faire

11h30 “La réunion est avancée à 13h30. Ça ira?”

11h31 “Pfff, même pas le temps de manger…”

Dépression professionnelle
Les problèmes de transport pèsent sur la santé des salariés.

16h00 “Vous perdez 30 minutes rue Belliard.“

17h15 “On est arrivé en retard, mais le médecin va quand même nous prendre. T’inquiète chérie, je gère.”

Epuisement personnel
Travail et vie privée

20h00 “T’en as encore pour longtemps ou je peux lancer le film?”

“Ça va, toi? T’as l’air crevé”

Comme Olivier, un salarié sur cinq est en risque d’épuisement.

Par Paul Gérard & Nicolas Becquet

Illustrations: L. Declercq - Développement: B. Verboogen

Publié le 08.11.19

    Comme Olivier, 18% des salariés belges sont en risque d’épuisement. C’est ce qu’il ressort du Baromètre de l’épuisement 2019, réalisé par Bright Link pour L’Echo.

    Dans cette étude, on apprend aussi que 65% des salariés se plaignent de directives de travail contradictoires. C’est le principal facteur de stress ressenti.

    La charge de travail constitue le deuxième facteur de stress le plus cité (62% des personnes interrogées).

    En savoir plus sur le Baromètre de l’épuisement Ouvrir le volet pour en savoir plus sur le Baromètre de l’épuisement
    Fioriture fleur bleu Fioriture fleur bleu
    Baromètre de l’épuisement

    Bright Link est une spin-off de l’UCLouvain spécialisée dans la prévention du burn-out. Elle a compilé les réponses de 5.000 salariés qui ont complété un questionnaire approfondi («Preventing Burnout Test Entreprise») conçu par l’université.

    Ce test permet de mesurer le niveau d’épuisement et d’identifier les principales sources de stress et d’énergie de chaque répondant.

    Les réponses (anonymes) des 5.073 répondants sont agrégées dans cet Observatoire de l’épuisement 2019.

    Les entreprises clientes de Bright Link sont actives dans les secteurs de la finance, du commerce, des technologies, du service aux entreprises et de la construction.

      Olivier est connecté partout, tout le temps. C’est ce qu’on appelle l’hyperconnectivité, elle est ressentie par 58% des salariés. La quantité d’emails reçus est un facteur de stress en soi, pointé par 54% des répondants.

      Connaissez-vous les différents stades du burn-out? Connaissez-vous les différents stades du burn-out?
      Fioriture fleur bleu Fioriture fleur bleu
      Les stades
      du burn-out

      Qu’est-ce que le burn-out? Psychologue et professeure à l'ULiège, Isabelle Hansez le définit comme un état d’esprit négatif persistant lié au travail, caractérisé par l’épuisement, un sentiment d’inefficacité, une démotivation et des comportements dysfonctionnels au travail.

      Le burn-out, ou épuisement professionnel, c'est une histoire qui va crescendo. Avant d'atteindre le stade du burn-out avéré, plusieurs stades sont observés. Isabelle Hansez en résume les grandes caractéristiques.

      Stade 0 - L’enthousiasme

      C'est le stade qui précède les problèmes. Le travail est idéalisé, le travailleur est engagé, ambitieux. Performance élevée, autonomie, bon contact avec les collègues. Il s'identifie fortement à son organisation, s'investit dans son travail, ce qui lui procure beaucoup d'énergie. Bref, tout va bien.

      Stade 1 - Le surinvestissement

      L’idéal se fragilise, sous l’effet de contradictions vécues au travail (conflit de valeurs, objectifs irréalisables,...). Le travailleur commence à avoir des doutes sur son efficacité, sur la pertinence et la valeur du travail qui se vide de sens. Et il compense: hyperactivité, surinvestissement, rythme de travail excessif, jusqu'à l'épuisement.

      Stade 2 - La désillusion

      Le travailleur bascule dans la déception, la désillusion: remise en cause du travail comme voie d'épanouissement, rejet des valeurs associées au travail. Les premiers signes cliniques apparaissent: impatience, irritabilité, troubles somatiques. Le comportement se modifie (cynisme, isolement, retrait protecteur), le travailleur devient insensible, ne ressent plus d'émotions, il éprouve des difficultés à garder une image positive de lui-même. Absences régulières et difficultés d'adaptation au retour. Le mal-être au travail contamine la sphère privée.

      Stade 3 - Le burn-out avéré

      Le passage au stade du burn-out avéré est souvent caractérisé par un événement ou un incident, comme par exemple une incapacité complète et subite à démarrer la journée. L'idéal d'un travail épanouissant s'éteint complètement. Le doute s'étend à toute l'identité du travailleur. Son incapacité à travailler s'accompagne d'un sentiment de honte. Perception d'incompréhension par l'entourage, risque de développer un état dépressif. Besoin de temps pour accepter ce qui arrive et admettre le diagnostic.

        59% des salariés pointent un autre facteur de stress qui n’est lié ni à leur travail, ni à leur entreprise, mais à des traits personnels tels que le perfectionnisme ou le neuroticisme (instabilité émotionnelle, anxiété, irritabilité, sentiment d’impuissance).

        Une fioriture de fin de paragraphe

        Olivier se plaint de maux de dos. Il dort mal aussi. C’est très courant: seuls quatre salariés sur dix (41,6%) estiment se réveiller bien reposés.

        Les principaux symptômes de l’épuisement Ouvrir le volet des étapes
        Fioriture fleur bleu Fioriture fleur bleu
        Les trois
        fatigues

        Une fatigue physique est ressentie par plus d’un salarié sur quatre (29,6%)

        • tensions musculaires (24,5%)
        • problèmes d’insomnies (14,5%)
        • problèmes intestinaux (14,5%)

        Une fatigue émotionnelle est ressentie par un salarié sur cinq (20,8%).

        • anxiété (14%)
        • irritabilité (13,4%)
        • susceptibilité (12,7%)

        Une fatigue cognitive est ressentie par un salarié sur six (17,6%)

        • difficulté à réaliser certaines tâches (11,3%)
        • problèmes de concentration (10,1%)
        • difficulté à décider (9,8%)

          La digitalisation, la couche de trop?

          De plus en plus de secteurs d’activité passent au numérique. La digitalisation implique une transformation des entreprises qui ne se fait ni facilement, ni rapidement, observe Bright Link: “Il s’agit en général de chantiers longs qui demandent aux collaborateurs de la flexibilité et l’acquisition de nouvelles compétences”.

          “Il faut aussi être capable de combiner des tâches habituelles avec celles liées au processus de changement et au lancement d’une nouvelle organisation du travail”.

          C’est un contexte propice à l’apparition de surcharges de travail et de directives contradictoires.

          Une fioriture de fin de paragraphe
            Comment soigner un burn-out professionnel

              Pour éviter de tomber dans le trou du burn-out, Laurence a décidé de:

              • faire un bilan de compétences
              • parler de sa situation et de ses attentes avec son responsable
              • télétravailler deux jours par semaine
              • prendre le train
              • manger plus équilibré
              • reprendre le sport sans forcer
              • passer plus de temps avec ses enfants
              • ...
              Facteurs de stress ou d’énergie? Facteurs de stress ou d’énergie?
              Fioriture fleur bleu Fioriture fleur bleu
              Facteurs
              de stress
              ou d’énergie?

              Á côté des sources de stress (charge de travail, instructions de travail contradictoires, hyperconnectivité, etc.), il y a aussi les sources d’énergie.

              Les salariés interrogés par Bright Link pointent quatre sources d’énergie principales:

              • la qualité des relations avec l’entourage privé (94,1%)
              • le sens trouvé dans le travail (82,8%)
              • le soutien entre collègues (81,5%)
              • un style de vie sain: activité physique, alimentation (79,6%)

              En résumé, pour prévenir l’épuisement et le burn-out, il y a ce qui relève de l’entreprise et ce qui est du ressort de chacun. L’un sans l’autre, ça ne marche pas, souligne Bright Link. C’est une histoire d’équilibre.

                Et vous, où vous situez-vous
                sur l’échelle de la fatigue?

                Voici un questionnaire qui vous permettra d’y voir plus clair.

                Vous recevrez instantanément votre rapport personnel analysant votre niveau de fatigue, ainsi que des conseils pour éviter l’épuisement.

                Ce test a été conçu par Bright Link, une spin-off de l’UCLouvain spécialisée dans la prévention du burn-out.

                Faites le point. Prenez 15 minutes pour vous.

                Veuillez patienter...