Petra De Sutter sur la concession presse: "Bpost comprend qu'elle va perdre des parts de marché"
Venue en commission répondre aux questions des députés, la ministre des Entreprises publiques, Petra De Sutter, a évoqué une possible mobilité des travailleurs de bpost.
"J'ai eu une concertation avec le top de bpost ce mercredi matin. Bpost comprend qu'elle va perdre des parts de marché", a expliqué Petra De Sutter (Groen), la ministre de tutelle de l'entreprise, venue en Commission des Entreprises publiques répondre aux questions des députés à propos de l'impact pour bpost de l'abandon de la concession de distribution des journaux.
Lors de cette séance de questions-réponses, la société PPP - arrivée en tête du classement pour la distribution des journaux - en a pris pour son grade. "Quid des prix cassés proposés par PPP? Sont-ils sincères et sérieux?", s'est demandé Jean-Marc Delizée (PS), le président de la commission, avant d'ajouter que "personne ne croit qu'un service de qualité peut être rendu à ce prix-là".
"Bpost est le seul opérateur capable de faire ce travail en temps et en heure."
Compromis à la belge
Pour Maria Vindevoghel (PTB), l'accord dégagé lundi soir par le gouvernement est "un compromis à la belge", a-t-elle déclaré, avant d'expliquer qu'il restait pas mal d'incertitudes autour de cet accord. La députée a notamment expliqué avoir eu un contact avec les syndicats qui se posent beaucoup de questions.
Après avoir rappelé que les priorités dans ce dossier portaient sur le maintien de la qualité de l'emploi au sein de bpost et sur la qualité de la distribution des journaux permettant un accès à l'information pour tous, Jean-Marc Delizée a indiqué que son groupe estimait que "bpost est le seul opérateur capable de faire ce travail en temps et en heure".
"Il va y avoir beaucoup de discussions entre les éditeurs et les distributeurs, mais cela se fera entre eux, sans le cadre de la concession"
"On avait un marché public avec un gagnant clair. Peut-on y échapper? Cette solution tient-elle la route d'un point de vue juridique?", s'est pour sa part interrogé Jef Van den Bergh (CD&V), avant de souligner que même si la bourse semble satisfaite, la solution trouvée reste temporaire.
"On ne connaît pas encore tous les détails de l'accord", a expliqué la ministre des Entreprises Publiques, Petra De Sutter, interrogée sur l'impact qu'aura cet accord sur l'emploi au sein de bpost. Une certitude, les différents acteurs de ce dossier, qui a déjà fait couler pas mal d'encre, devront se parler. "Il va y avoir beaucoup de discussions entre les éditeurs et les distributeurs, mais cela se fera entre eux, sans le cadre de la concession", a expliqué la ministre, qui a déclaré qu'il était trop tôt pour discuter de l'emploi chez bpost.
Vers une mobilité des travailleurs
Après avoir déclaré que "bpost comprend qu'elle va perdre des parts de marché", la ministre des Entreprises Publiques a laissé entendre qu'il serait peut-être fait appel à la mobilité de certains travailleurs vers d'autres services publics. Trop tôt pour dire combien et quand, mais la piste est sur la table. La ministre a expliqué que d'autres solutions pourraient passer par le recyclage et la formation des travailleurs de bpost.
"Je me dis qu'avec le nouveau de CEO de bpost (Chris Peeters, ndlr) et le management, sachant que la société est saine, bpost pourra s'adapter au futur qui l'attend", a encore déclaré Petra De Sutter qui a profité de l'occasion pour dire qu'elle rencontrerait les syndicats de bpost ce jeudi.
L'entreprise publique autonome est dans la tourmente depuis plusieurs mois. Problèmes de gouvernance à répétition, perte de la distribution des journaux... Retrouvez toutes nos analyses et articles sur bpost.
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