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À la COP29, de vibrants appels à l'action pour le climat en réponse au retour de Trump

À la tribune de la COP29, le premier ministre espagnol Pedro Sanchez, dont le pays vient d'être frappé par des précipitations historiques, a lancé un vibrant appel à l'action. ©EPA

Une semaine après la réélection d'un président américain climatosceptique, le sommet des dirigeants de la COP29 est marqué par des appels à la coopération internationale pour le climat.

Le premier sommet international depuis la réélection de Donald Trump se tenait à Bakou, ces mardi et mercredi : en guise de démarrage de la COP29, des dizaines de chefs d’État et de gouvernement se succèdent à la tribune, dans la salle Nizami, qui accueille les sessions plénières de la conférence climatique au sein du stade de la capitale d'Azerbaïdjan.

Une semaine avant ce "sommet des leaders", les Américains avaient décidé de porter à la Maison-Blanche un homme qui plaide pour encourager davantage encore l'extraction de pétrole et gaz de schiste. La conférence étant accueillie par un pays qui tire l'essentiel de ses revenus de la vente d'hydrocarbures, ce sommet a été ouvert par un discours en résonance avec celui de Trump: le président azéri, Ilham Aliyev, a une nouvelle fois présenté les énergies fossiles comme "un don des dieux".

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Un an après que les nations aient convenu, à la COP28, de s'en passer progressivement, l'autocrate a défendu le droit à en extraire davantage, indiquant au passage que l'Union européenne lui a demandé d'augmenter ses livraisons.

"Certains font marche arrière, investissent dans le pétrole, dérégulent pour que les riches puissent devenir plus riches, sachant que cela nous mènera tous au désastre."

Pedro Sanchez
Premier ministre espagnol

L'instinct de survie

Ce discours aura contrasté avec des appels vibrants à accélérer la décarbonation des économies. "Le temps des demi-mesures est terminé", a plaidé le président du Zimbabwe, dont le pays vit l'une des pires sécheresses de son histoire. "Le changement climatique a contribué à la mort de plus de 220 de mes compatriotes", a souligné le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, alors que la région de Valence vient d'être frappée par des précipitations dévastatrices, d'une ampleur jamais enregistrée.

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L'Espagnol a dénoncé le fait que des gouvernements puissent hésiter et ralentir dans leurs efforts de décarbonation, pointant, sans les mentionner, un doigt réprobateur vers les États-Unis: "Certains font marche arrière, investissent dans le pétrole, dérégulent pour que les riches puissent devenir plus riches, sachant que cela nous mènera tous au désastre."

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Au nom du Conseil européen, Charles Michel a appelé à "choisir l’instinct de survie plutôt que le suicide collectif" auquel mènerait la poursuite de "la guerre" que l’espèce humaine mène contre la nature. Répondant lui aussi en creux à l'arrivée d’un Donald Trump qui méprise les règles et les institutions, Michel a souligné que "l'Union européenne croit profondément dans un monde et un ordre fondés sur des règles: la force de la loi et pas la loi de la force".

"Les engagements financiers publics actuels ne suffisent pas, nous devons donc envisager des taxes."

Mia Mottley
Première ministre de la Barbade

La bataille du financement

Pour beaucoup de pays, la magnitude de l'action climatique possible dépend largement de moyens financiers extérieurs. Alors que les montants mobilisés par les économies développées (116 milliards de dollars en 2022) sont loin de répondre à l'ampleur du problème à résoudre, la COP29 doit s'accorder sur un nouvel objectif de financement annuel.

Quels pays vont-ils accepter de mobiliser combien de milliards de dollars par an au bénéfice de quels autres pays? La question reste entière alors que, selon l'OCDE, le centre d'études économiques des pays développés, les besoins annuels de financement climat dans les pays en développement se situeraient entre 550 et 2.500 milliards de dollars à partir de 2030.

À la tribune, l'influente Mia Mottley, première ministre de la Barbade, n'a vu qu'une manière de sortir de la quadrature du cercle: la fiscalité. "Les engagements financiers publics actuels ne suffisent pas, nous devons donc envisager des taxes", sur le transport maritime, l'aviation, l'extraction d'hydrocarbures, pour dégager des moyens à l'échelle.

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