De Croo: "On ne va pas se laisser intimider par Poutine"
Le Premier ministre Alexander De Croo, arrivé mercredi à New York, a appelé à "ne pas se laisser intimider" par la Russie. Il a rencontré le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
Le Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) s'est entretenu, mercredi, avec le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, quelques heures après son arrivée à New York où il assistera à la 77e Assemblée générale des Nations unies. Les deux dirigeants ont abordé la crise ukrainienne, alors que le président russe Vladimir Poutine venait d'annoncer la mobilisation des troupes de réserves, et de brandir, à nouveau, la menace d'une frappe nucléaire.
Lors de cette rencontre, Alexander De Croo était accompagné des ministres des Affaires étrangères Hadja Lahbib (MR) et de la Coopération au développement Meryame Kitir (Vooruit), du vice-premier ministre Vincent Van Quickenborne (Open Vld) et du Ministre-président wallon Elio Di Rupo (PS). Le Premier ministre belge prendra la parole vendredi à la tribune de l'ONU, devant un parterre de près de 150 chefs d'Etat et de gouvernement.
"Du jamais vu"
"Même dans la période la plus difficile de la Guerre froide, on n'avait jamais eu de menace nucléaire si directe."
"Ce qu'on vit est du jamais vu. Même dans la période la plus difficile de la Guerre froide, on n'avait jamais eu de menace nucléaire si directe", a confié Alexander De Croo après la rencontre.
"Mais on ne va pas se laisser intimider par Poutine. Cela ne changera rien au soutien que nous apportons à l'Ukraine", a-t-il ajouté. "Il faut aussi rester calme, et ne par jeter de l'huile sur le feu."
Vladimir Poutine a choisi l'escalade alors que les dirigeants de la planète sont réunis, cette semaine, au siège de l'ONU pour assister à l'ouverture de la 77e Assemblée générale. Ses déclarations ont été perçues comme une provocation, alors que le président russe est le grand absent de la rencontre internationale.
Pour Alexander De Croo, les déclarations de Poutine sont "une remise en cause du multilatéralisme" qui justifie "l'existence de telles réunions". "Dans la situation où nous sommes, l'agenda des Nations unies est plus important que jamais", a-t-il dit.
La Belgique, comme ses homologues européens, continuera à soutenir l'Ukraine. Le gouvernement belge a récemment octroyé une aide militaire de 12 millions d'euros à Kiev, ainsi qu'une aide non létale de 8 millions.
"Pour moi, il y a une priorité, se déconnecter des énergies fossiles russes."
Mais la crise ukrainienne n'est pas le seul sujet à l'ordre du jour de l'AG onusienne. "Ce qui se passe en Ukraine a un énorme impact sur nous, mais il faut aussi continuer à traiter les autres problèmes dans le monde", a indiqué Alexander De Croo.
Dépendance au gaz russe
Alexander De Croo est revenu sur la crise énergétique et les sanctions contre la Russie. "Pour moi, il y a une priorité, se déconnecter des énergies fossiles russes", a-t-il affirmé, "on pensait que cela prendrait des années, mais je vois aujourd'hui que ce n'est plus qu'une question de mois."
Les Européens doivent encore décider de mesures pour contrer la crise énergétique. "Deux tiers des pays européens sont d'accord avec un plafonnement des prix du gaz", a-t-il précisé.
Pas de visite prévue à Kiev
Le Premier ministre belge a confirmé qu'il avait reçu, il y a quelques mois, une invitation pour se rendre en Ukraine. Mais pour l'instant, aucune visite n'est prévue dans le pays en guerre.
"Il n'y a rien de planifié, le but n'est pas d'aller à Kiev pour des raisons touristiques", a-t-il tranché, "il faut de bonnes raisons pour aller en Ukraine. La question, c'est de voir comment on peut l'aider au mieux."
Rencontre avec Tshisekedi
Alexander De Croo déjeunera jeudi avec le président de la RDC, Félix Tshisekedi. Lors de sa rencontre avec Antonio Guterres, il a évoqué la question de la MONUSCO, la force de maintien de la paix de l'ONU présente dans l'est du Congo depuis 25 ans pour tenter de stabiliser cette région en proie à des conflits provoqués par des rebelles dont la présence dans la région remonte au génocide des Tutsis au Rwanda.
L'échec de la MONUSCO pourrait amener l'ONU à revoir son mandat, "mais il ne faut pas dire aujourd'hui que l'ONU s'en va", a estimé le Premier ministre.
"Les Congolais et les Rwandais ont un rôle à jouer pour arrêter ce conflit exporté sur le territoire congolais. Les Congolais ont le droit d'exiger que cela s'arrête, et ils ont un rôle à jouer pour résoudre cette crise", a-t-il expliqué.
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