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La Russie en guerre contre Facebook

L'assouplissement des règles de Facebook sur les discours violents ne plaît pas à Moscou. ©REUTERS

La Russie annonce des poursuites contre la maison-mère de Facebook, Meta, pour appels à la violence contre les Russes.

Le puissant comité d'enquête russe parle "d'appels illégaux aux meurtres de ressortissants russes de la part des collaborateurs de la société américaine". Le parquet russe a demandé de classer le géant de l'internet parmi les organisations "extrémistes" et de bloquer l'accès à Instagram dans le pays.

"En raison de l'invasion russe de l'Ukraine, nous faisons preuve d'indulgence pour des formes d'expression politique qui enfreindraient normalement nos règles sur les discours violents telles que 'mort aux envahisseurs russes.'"

Andy Stone
Meta

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Meta, maison-mère de Facebook et d'Instagram, avait annoncé ce jeudi un assouplissement de ses règles sur les discours violents contre l'armée russe. Désormais, les messages hostiles à l'armée et aux dirigeants russes ne sont plus supprimés. "En raison de l'invasion russe de l'Ukraine, nous faisons preuve d'indulgence pour des formes d'expression politique qui enfreindraient normalement nos règles sur les discours violents telles que 'mort aux envahisseurs russes'", avait confirmé Andy Stone, responsable de la communication de Meta. "Nous continuons de ne pas autoriser des appels crédibles à la violence contre des civils russes."

Des commentaires postés par l'ambassade russe au Royaume-Uni au sujet du bombardement d'un hôpital pédiatrique en Ukraine avaient déjà été enlevés des plateformes Twitter et Facebook. Ces dernières estimaient qu'ils allaient à l'encontre de leurs règles sur la négation d'évènements violents.

Rappelons par ailleurs, que Moscou a voté la semaine dernière une loi infligeant une peine de prison pouvant aller jusqu'à 15 ans pour la propagation d'informations visant à "discréditer" les forces militaires russes ou les appels à sanctionner Moscou.

Lutter contre la désinformation

La semaine dernière, la Russie avait par ailleurs bloqué Facebook, en représailles à la décision du groupe californien d'interdire des médias proches du pouvoir (dont la chaîne RT et le site Sputnik) en Europe.

Notons que Facebook est déjà interdit en Chine, en Iran et en Corée du Nord, alors que l'accès à Twitter a été fortement réduit Russie.

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Les 27 États membres de l'Union européenne avaient, eux, reconnu les efforts des grands réseaux sociaux pour lutter contre la désinformation russe en Ukraine et a rappelé la nécessité de "disposer d'équipes de modérateurs dans toutes les langues de l'Union européenne, y compris dans les pays ou le nombre d'utilisateurs est réduit".

Des discussions ont aussi été entamées avec les représentants de Facebook, Google et Twitter sur la capacité de résistance des réseaux de télécommunication de l'UE et sur la cybersécurité européenne.

La majorité des piliers technologiques américains ont coupé les ponts avec Moscou depuis le début de l'invasion de l'Ukraine. Microsoft et Apple ont interrompu leurs ventes de produits dans le pays, tandis que Netflix, Intel ou encore Airbnb y ont suspendu leurs activités.

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