Accord sur une baisse "historique" de la production de pétrole
Les principaux pays producteurs de pétrole sont parvenus à finaliser un accord "historique" sur une baisse de la production de pétrole de près de 10 millions de barils par jour à partir du 1er mai. Le but: enrayer la chute du cours aggravée par les mesures de confinement prises pour freiner l'épidémie de coronavirus.
L'Opep et ses partenaires ont convenu dimanche soir de la "plus grande baisse de production de l'histoire", dans l'espoir de faire remonter les prix du pétrole en pleine pandémie de coronavirus et malgré les tensions entre Moscou et Riad.
Conséquences? Les cours sont à la hausse ce lundi, tant le baril américain de West Texas Intermediate (WTI) que le baril de Brent de la mer du Nord .
La réunion "s'est terminée par un consensus des producteurs de l'OPEP+ sur les baisses de production à partir de mai", a écrit sur Twitter le ministre saoudien de l'Énergie Abdul Aziz bin Salman. Son homologue koweïtien Khaled al-Fadhel a confirmé l'accord "historique pour réduire la production des Etats membres de l'Opep+ de près de 10 millions de barils par jour, à dater du 1er mai".
Cet accord avait déjà été annoncé à l'aube vendredi par les pays producteurs de pétrole du groupe Opep+, emmenés par l'Arabie saoudite et la Russie, mais n'avait pas pu être entériné faute du feu vert du Mexique qui refusait de réduire sa production de 400.000 bpj.
Effort supplémentaire des États-Unis
Concrètement, selon deux sources mexicaines, l'accord conclu dimanche prévoit que Mexico réduise sa production de 100.000 barils par jour à partir de mai. La contribution mexicaine sera compensée par les États-Unis qui se sont engagés à réduire de 300.000 bpj supplémentaires leur propre production, a précisé le ministère azerbaïdjanais de l'Énergie.
Alors qu'ils tournaient encore autour de 60 dollars il y a quelques mois, les cours ont atteint en début de semaine dernière des niveaux inédits depuis 2002. Le prix du baril selon le panier de l'Opep, qui sert de référence au cartel, se situait juste au-dessus de 21 dollars avant l'annonce de l'accord, alors que la moitié de l'humanité reste confinée.
Les initiatives de l'"Opep+" visent donc à enrayer cette chute des cours du pétrole qui dépasse 50% depuis le début de l'année, un mouvement lié à l'effondrement exceptionnel de la demande de brut après les multiples mesures de confinement prises pour tenter de freiner l'épidémie de coronavirus. Ce plongeon a été amplifié par la rupture du précédent pacte liant la Russie et l'Opep, qui a amené l'Arabie saoudite à déclencher une guerre des prix en gonflant sa production.
Jusqu'en avril 2022
Après les deux mois de baisse à près de 10 millions de bpj, l'Opep+ compte ensuite ramener la baisse de sa production à 8 millions de barils par jour (bpj) jusqu'en décembre, puis à 6 millions de bpj entre janvier 2021 et avril 2022.
Il s'agit d'un "très bon accord pour tous!", a tweeté le président américain Donald Trump. "Cela sauvera des centaines de milliers d'emplois dans le secteur de l'énergie aux États-Unis."
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